La riche et complexe histoire culturelle et anthropologique d’Eretz Israël se dévoile peu à peu dans toute sa diversité à différentes équipes d’archéologues qui découvrent au fil de leurs trouvailles – et parfois non sans étonnement de leur part – ses très profondes racines hébraïques…
Des sceaux utilisés par le prophète Isaïe L’Université hébraïque de Jérusalem a annoncé que son équipe d’archéologues travaillant sur le site d’Ophel dans la zone de la Cité de David à Jérusalem a découvert en février dernier un sceau d’argile ayant pu appartenir au prophète Isaïe et au roi Ezéchias, le 12e souverain biblique qui régna sur le royaume de Juda au 8e siècle avant l’ère commune. Ce sceau ovale d’un centimètre a été extrait de terre par la Dr. Eilat Mazar qui a précisé que comme sa partie supérieure était manquante et sa face inférieure légèrement endommagée, on ne pouvait avec une certitude absolue l’attribuer au prophète Isaïe. Et ce, bien que l’inscription centrale de ce sceau en caractères hébraïques porte l’inscription parfaitement lisible « lé-Yéshayahou » – ce qui veut dire « Appartenant à Isaïe ».
Par ailleurs, comme on lit aussi au bas de cette trouvaille le mot incomplet « N[a]vi » (Prophète) auquel manque la lettre alef, il est aussi envisageable, toujours d’après Mazar, que cette pièce n’ait finalement pas appartenu en propre au prophète Isaïe mais à l’un des membres officiels de l’entourage du roi Ezéchias surnommé Navi. Quoi qu’il en soit, il est évident que ce sceau ouvre une porte exceptionnelle sur cette époque de l’histoire de Jérusalem et qu’il matérialise une rencontre très personnalisée avec un individu ayant joué un rôle central dans le quartier royal d’Ophel où vivaient justement Ezéchias et Isaïe… Le portique d’entrée de l’ancienne cité biblique de Zer En juillet dernier, le Conseil régional du Golan a fait savoir que des équipes d’archéologues en activité depuis des années sur deux sites distincts de fouilles dans l’ancien village de pêcheurs de Betsaïda en Galilée avaient mis à nu le portique principal
d’entrée de l’antique cité biblique de Zer, appelée en fait Betsaïda pendant la période du Second Temple de Jérusalem. Nommée Zer à l’époque du Premier Temple, cette très ancienne ville est mentionnée comme suit au Chapitre 19 du Livre de Josué : « Les villes fortifiées étaient Ziddim, Zer, Hammat, Rakkat, Kinneret », (verset 35). Une pièce de monnaie de l’époque de la Grande Révolte contre les
Romains L’Autorité israélienne des Antiquités a elle aussi annoncé en juillet dernier que ses
chercheurs dispatchés sur les sites du Projet de fouilles de la Vallée de Kidron au nord-est du grand Parc archéologique de la Cité de David dans la Vieille Ville de Jérusalem avaient découvert – sous la supervision du Dr. Elie Choukroun – une pièce en bronze remontant à la 4e année de la Grande Révolte des Hébreux contre l’envahisseur romain. Datée de l’an 69 de l’ère commune – à peine une année avant la destruction du Second Temple de Jérusalem par les Légions de Titus, cette pièce porte la stupéfiante mention écrite en caractères hébraïques anciens « Pour la Rédemption de Sion », avec en bas le dessin d’une coupe ressemblant à un verre de Kidouch. Sur l’autre face de cette pièce, on voit l’image du bouquet des « Quatre espèces » secoué par les fidèles lors des prières de la fête de Souccot avec l’inscription « Quatrième année » permettant de dater cette trouvaille de l’année 69, quatre ans après le début en 65 de la Grande Révolte. « Il est intéressant de constater, explique le Dr. Choukroun, que toutes les pièces trouvées datant des trois premières années de cette rébellion anti-romaine sont frappées par l’inscription assez politique ‘Liberté pour Sion’, alors que celles datant des 4e et 5e années de cette révolte portent la mention plus mystique ‘Rédemption pour Sion’… ».
Richard Darmon