L’histoire du mouvement Habad Loubavitch est passionnante. Il suffit de rappeler que ce pays a été le premier choisi en 1950 par le Rabbi pour y développer l’action du mouvement en dehors des frontières américaines
et israéliennes pour comprendre qu’il existe entre le Maroc et Habad une véritable histoire d’amour qui s’est traduite par d’incontestables succès. Depuis les premiers jours, le mouvement Habad au Maroc est devenu un modèle pour l’ensemble des Chlou’him envoyés de par le monde. Dans leur travail auprès de la communauté juive du royaume alaouite, les envoyés ont joui du soutien, de l’aide et des encouragements des plus éminents rabbins locaux très respectueux envers le Rabbi. Ces dizaines d’années d’action communautaire pour le renforcement du judaïsme ont reposé
sur les liens étroits tissés entre les émissaires, les chefs spirituels et
les Tsadikim du pays. ‘Habad a aussi su maintenir de bonnes relations
avec le gouvernement de Rabat. Aujourd’hui, le mouvement possède trois centres au Maroc : un à Casablanca (le plus ancien au monde et l’un des deux seuls du monde arabe – l’autre étant à Tunis), un à Agadir et un à Meknès. Il y organise des cours et des chabbat pour les 2 500 Juifs restants au Maroc ainsi qu’un camp d’été pour les jeunes. Du 13 au 15 janvier dernier, à l’invitation du roi Mohamed VI, une délégation internationale composée de 50 rabbanim et chlou’him Loubavitch des Etats-Unis, du Canada, d’Israël et de France sont venus fêter les 70 ans de présence du mouvement hassidique dans le royaume, lors d’une cérémonie à Casablanca. La mémoire des Rabbanim Chlomo Matusof zatsal, qui fut le premier des chlou’him du Rabbi en 1950 (avec le rav Pinson zatsal en Tunisie) et qui fut pendant plus d’un demi- siècle l’âme du mouvement au Maroc, et celle du rav Yehouda Leïb Raskin zatsal, chalia’h pendant 40 ans, ont été évoquées avec émotion pour leur action déterminante de précurseurs dans le pays. Par ailleurs, le rav Chalom Eidelman et son épouse, Guitel, ont aussi été mis à l’honneur pour leurs 60 ans d’activité dans le pays. Serge Berdugo, secrétaire général du Conseil de la communauté israélite du Maroc et Président du Conseil de la communauté juive de Casablanca, a rendu hommage au rav Eidelman, et a souligné que
c’est grâce à lui qu’une nouvelle génération de rabbanim et dayanim a émergé. Il faut ainsi préciser que l’un des plus célèbres élèves du rav Eidelman chlita et du Rav Matusof zatsal n’est autre que le Rishon Letsion et actuel grand rabbin de Jérusalem, rav Chlomo Moché Amar. Au cours de cette cérémonie, un prix et un cadeau ont été décernés au rav et à la Rebbetzin Eidelman au nom de la communauté et des organisateurs. Ensuite, le Rav Eidelman, accompagné du rav Shneor Zalman Berger, auteur de « Toldot Habad au Maroc », a présenté au Président de la communauté le livre documentant de façon unique et impressionnante les activités des émissaires du Rabbi de Loubavitch dans le pays, ainsi que leurs relations avec les rabbins et les dirigeants du judaïsme marocain.
Noémie Grynberg