Cela n’a pas tardé : une heure à peine après l’annonce de l’acceptation du cessez-le-feu par le cabinet restreint pour la sécurité nationale, les habitants de Sdérot qui ont très vite compris la portée de cette décision sont descendus dans la rue pour protester contre ce que certains d’entre eux ont qualifié de politique de compromis et même de reddition du gouvernement Nétanyaou : « Nous étions persuadés que pour une fois il se passerait quelque chose, que l’armée frapperait un grand coup. Nous étions prêts à payer le prix nécessaire pour que ce conflit se termine enfin », ont déclaré avec une profonde amertume certains des manifestants : « A chaque fois qu’il y a une offensive, nous descendons dormir dans l’abri. Nos enfants ont peur. Depuis Sdérot, nous voyons et nous entendons tout ce qui se passe à Gaza », explique le rav David Mamou qui vit à Sdérot. Les sentiments des manifestants sont profonds : de la déception, mais de la colère aussi. La plupart des citoyens interrogés ne remettent pas en question l’action du gouvernement israélien, qui selon eux détient une vision plus globale de la situation, et agit en fonction. Pourtant, ces derniers s’inquiètent de voir ce conflit durer, apparemment sans issue, et pour lequel ils payent chaque jour, craignant de voir leurs enfants endurer les mêmes difficultés qu’eux. A cela s’ajoute le sentiment d’être perçus avec « faiblesse » du côté palestinien. Tous s’accordent à le dire
« Si nous ne réagissons pas à chaque fois qu’ils s’attaquent à nous, ils vont penser que nous sommes faibles, et recommenceront encore et encore. Lors de l’Opération Rempart en 2002, nous étions allés au bout des choses et ça avait aidé, la situation s’était vraiment améliorée. »