Que s’est-il passé dimanche soir 11 novembre près de Han Younes ? Quelle était la mission de cette petite unité d’élite de Tsahal conduite par le lieutenant-colonel M. ? Comment l’opération s’est embourbée ? Quelques éléments de réponses à ces questions en reprenant le fil « officieux » de cette action.
Il est environ 21 heures, dimanche, lorsque le petit commando d’élite de Tsahal, 7 à 8 soldats au total, pénètre à l’intérieur de la Bande de Gaza et parvient aux abords de Han Younes, la grande ville du sud de la bande de Gaza. Les soldats circulent à bord d’un véhicule civil palestinien, un van Volkswagen. Ils transportent du matériel électronique et deux d’entre eux sont déguisés en femmes. Il se positionnent dans le village de Shouïké à l’est de Han Younes à 3 kilomètres de la frontière avec Israël. Mais très vite, ils se font repérer par un terroriste du Hamas qui se trouve dans un immeuble voisin. Le terroriste alerte un commando dans lequel se trouve apparemment Nour Baraké, le commandant d’une partie de la branche armée du Hamas dans le Sud de la Bande de Gaza. Le commando palestinien approche du van. Les soldats israéliens comprennent alors qu’ils sont découverts. Selon les éléments de l’enquête, le commandant de l’unité, le lieutenant-colonel M. prend l’initiative et ouvre le feu presqu’à bout portant en direction d’un des terroristes palestiniens. Le véhicule est alors pris sous le feu palestinien. Le lieutenantcolonel est mortellement blessé. Le véhicule des Israéliens prend la direction de la frontière
mais le Hamas lui tend une embuscade et dresse un barrage. Les soldats épaulés alors par un hélicoptère de l’armée de l’air ripostent et abattent plusieurs terroristes en franchissant le barrage. L’armée de l’air leur fraye alors un chemin jusqu’à un terre-plein sécurisé par l’armée de l’air où un hélicoptère de sauvetage les attend. Il récupère les soldats israéliens et s’envole vers l’hôpital Soroka de Beer Cheva. Parallèlement un appareil de l’armée de l’air détruit le véhicule des Israéliens. Le directeur adjoint de l’hôpital le Dr Dan Schwartzfuks expliquera ensuite que le lieutenant-colonel M était déjà mort lorsqu’il est arrivé à l’hôpital. Quant au capitaine blessé, les médecins, alertés, parviennent à stabiliser son état après une opération d’urgence. Il reprend connaissance le lendemain et communique avec ses proches. Ses jours ne sont pas en danger. On ne sait pas, précisément, qu’elle était la mission de cette force spéciale de Tsahal conduite par le lieutenant-colonel M. Les Palestiniens affirment qu’elle devait éliminer Nour Baraké. Mais il est probable qu’ils se trompent. En effet, on ne voit pas pourquoi Israël aurait ainsi risqué d’hypothéquer le retour au calme qui se profilait à l’horizon. Les sources israéliennes affirment qu’il n’était pas question d’élimination sommaire ou d’enlèvement, mais plutôt d’une opération de renseignements très complexe visant à neutraliser un site stratégique très important du Hamas ; un site renfermant des moyens militaires et technologiques sophistiqués, et qui aurait pu poser de sérieux problèmes aux forces israéliennes en cas de conflit ouvert avec le Hamas. Cela pourrait expliquer pourquoi le chef d’état-major de Tsahal et le commandant des Renseignements ont suivi en direct le déroulement de l’opération ; pourquoi celle-ci était commandée par un officier supérieur de l’envergure du lieutenant-colonel M. et enfin pourquoi à la proximité de ce site se trouvaient tant de terroristes ainsi que leur chef Nour Baraké. Il n’est pas certain que l’on connaisse un jour le but véritable de cette opération. Mais cela permet tout de même de rappeler les efforts incessants entrepris jour et nuit par les unités de Tsahal dans la Défense de l’Etat d’Israël et de sa population. Et de rendre hommage aux soldats et officiers de Tsahal tels que le lieutenant- colonel M. qui de l’avis général était
un héros courageux discret et efficace, entièrement dévoué à l’autre.
Daniel Haïk