– Haguesher : Moche Léone, nous sommes à moins de 45 jours des élections municipales : quelles sont vos chances de devenir maire de Jérusalem le 30 octobre au soir ?
-Moshé Léone : Je pense pouvoir dire qu’il y a près de 100 % de chances pour que je
sois élu ce soir-là maire de Jérusalem ! Je vous rappelle qu’il y a 5 ans, face au maire sortant Nir Barkat j’avais obtenu 45 % des suffrages. Il ne me manquait que 12 000 voix. Cette fois, je ressens que ce soutien s’est amplifié dans le public généraliste non religieux et sioniste-religieux et je sens de plus en plus fortement que je bénéficierais au bout du compte le soutien massif des ‘haredim, sépharades et ashkénazes. J’entretiens une excellente relation avec le monde ‘harédi depuis plus de 20 ans et je pense que le moment venu, ils seront à mes côtés.
– Pourquoi un habitant de la capitale vous préfèrerait à Zeev Elkin qui est pour vous le candidat le plus « dangereux » ?
– Je pense plutôt que le candidat le plus menaçant pour moi, est Offer Berkovitch car il est le candidat dominant dans le public non-religieux. Je pense que Zeev Elkin n’ira pas jusqu’au bout de la compétition et qu’il se retirera. Mais je pense que mon atout est que cette élection intervient à un carrefour majeur de ma carrière après que j’ai acquis une solide expérience de gestionnaire. Doisje rappeler que j’étais directeur de cabinet de Binyamin Nétanyaou de la présidence du Conseil, directeur de la Société nationale des chemins de fer israéliens et directeur de l’office de Développement de Jérusalem. Sans parler de mon expérience d’expertcomptable.
– Tout cela est très bien mais il est évident qu’Elkin aura, de par sa proximité avec Binyamin Nétanyaou, plus de facilités à obtenir de gros budgets de l’Etat pour Jérusalem que vous ?
– Vous vous trompez : l’an dernier, j’ai servi de médiateur entre le ministre des Finances Moshé Kahlon et Nir Barkat et j’ai prouvé ma capacité à gérer des conflits de très haut niveau. Je puis vous garantir que je possède l’expérience nécessaire pour recueillir le maximum de budgets provenant du gouvernement
pour développer la ville. Je pense aussi que Bibi soutient Elkin de manière passive. Pas plus. La véritable interrogation actuellement est de savoir si les ‘harédim présenteront un candidat tel que Yossi Deutsch ou non. J’estime que finalement ils ne présenteront pas de candidat à la mairie et je pense être le candidat alternatif le plus adapté à ce public.
– Donnez-moi une raison valable pour qu’un olé ‘hadach de France vote pour vous le 30 octobre prochain?
– Car je serais le premier maire de Jérusalem qui considère les olim de France non pas comme des milliardaires mais comme des Juifs qui ont besoin d’un soutien et d’une aide dans leur processus d’alya et d’intégration. Lorsque j’étais adjoint au maire, j’ai pu constater que les Olim de France sont souvent
entre deux chaises. Ils ne bénéficient pas à la Municipalité d’une oreille attentive et il faut corriger cela et c’est la raison pour laquelle je confirme que si je suis élu le 30 octobre, le portefeuille de l’Intégration à
la mairie reviendra pour la première fois à mon candidat francophone Joël Burstin qui a si bien réussi dans son parcours d’avocat et qui possède les qualités nécessaires pour apporter des solutions concrètes aux olim de France qui veulent vivre à Jérusalem. Je vous donne un exemple : les jeunes olim de France à Har Homa manquent d’encadrement. Il faut s’en occuper et ce sera l’une des missions de Joël Burstin. Je veux que sous mon mandat, un olé de France sente qu’en s’installant, à Jérusalem, il concrétise un
rêve.
– Que représente pour vous ce défi municipal ?
– Il y a cinq ans lorsque je me suis présenté contre Nir Barkat, on a dit : « S’il échoue, il quittera Jérusalem ». Faux : je suis resté ! J’ai retroussé mes manches et j’ai travaillé dans le conseil municipal pour le développement de cette ville et pour ses habitants. Je pense qu’au cours des prochaines semaines, ces habitants constateront que je suis le candidat le plus adéquat pour devenir maire de Jérusalem et propulser la ville vers d’autres horizons.
Propos recueillis par DANIEL HAÏK