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11 Kislev 5785‎ | 12 décembre 2024

4 Chevat : 34ème Hiloula de Baba Salé, Rabbi Israël Abou’hatséra (1889-1984)

Rabbi Israël Abou’hatséra naquit le jour de Roch Hachana à Rissani (près de Tafilalet au Maroc), village où son père, Rabbi Messod Abou’hatséra, occupait le poste de Rav. Baba Salé n’avait pas connu son grand-père, Rabbi Yaacov Abou’hatséra, le « Abir Yaacov », mais était fasciné par sa grande dimension et s’intéressait à comprendre son mode de vie, ses coutumes…

Il fut sans doute inspiré par cette grande figure pour aspirer à s’élever. Ainsi, depuis son jeune âge, Rabbi Israël avait pris l’habitude de se lever aux aurores, de prier avec une grande ferveur et d’étudier avec une assiduité extraordinaire. L’un des principaux enseignements qu’il avait reçus de ses parents était de préserver sa langue, et de n’utiliser le pouvoir de sa parole que pour le service d’Hachem. Il avait également appris de son père de préserver ses yeux pour maintenir sa Kédoucha.

Enfant, il n’était attiré ni par les « friandises », ni par les « jouets » mais désirait ardemment recevoir un beau Siddour ! Un jour, son père lui fit la surprise de lui présenter le livre de prières dont il rêvait. Toutefois, il hésita à le lui remettre, de peur que « sa beauté » ne détourne sa concentration. Le jeune garçon proposa alors à son papa : « Laisse-moi prier dans ce joli Siddour, mais si tu constates que ma ferveur diminue, je devrai te le restituer ! » Le marché fut conclu et, à aucune occasion, Rabbi Messod n’eut à récupérer ce Siddour.

A 12 ans, il commença à jeûner durant la période des Chovavim.

Il devint orphelin de père à l’âge de 18 ans, mais c’était déjà un Gaon dont la Crainte dépassait la sagesse. Les Juifs de Tafilalet dûrent le supplier pour qu’il accepte de prendre la relève de son père puis, le jeune Rabbi Israël cumula les fonctions de rabbin de Tafilalet et de dirigeant spirituel de la Yéchiva.

En 1964, Baba Salé s’installa définitivement en Israël, d’abord à Yavné puis à Ashkelon et enfin à Nétivot, où il resta jusqu’à la fin de ses jours. L’on ne pourrait évoquer le souvenir de Baba Salé sans nous référer à ses miracles, à sa grandeur mais aussi à sa modestie. Voici quelques bribes pour avoir une petite idée de ce que représentait ce Tsadik, dont la majesté et la splendeur rayonnèrent sur le monde entier.

 

Que le feu s’arrête là !

Une nuit de Chabbat, Rabbi Israël se trouvait à son domicile, absorbé dans l’étude des secrets de la Torah et il ne remarqua pas… qu’une bougie était tombée sur le tapis, qui était en train de s’enflammer. Un membre de la famille s’aperçut du début de l’incendie et courut vers Rabbi Israël pour l’avertir du danger. Rabbi Israël prit son bâton, s’approcha du feu qui se propageait et fit un signe en l’air avec le bâton, en s’exclamant : « Maître du monde, que le feu s’arrête là ! Et le miracle se produisit… Lorsque les flammes atteignirent l’endroit désigné par le Tsadik, le feu s’éteignit immédiatement.

 

Respect des Talmidé ‘Hakhamim

Rabbi Israël, un génie dans la Torah dévoilée et secrète, était d’une très grande modestie. Il parlait des grands maîtres de la génération avec une entière soumission. Lorsqu’un Talmid ‘Hakham venait lui rendre visite, il se levait en son honneur et avait l’habitude de s’excuser ainsi : « Pardonnez-moi si je ne vous ai pas accueilli avec tout le respect que je vous dois ».

 

La bénédiction de celui qui craint Hachem

Quand Baba Salé était âgé de 34 ans, il avait fait un voyage en Israël et s’était rendu chez Rabbi Chlomo Eliezer Aléfandri, un grand maître de la génération (âgé alors de 94 ans), qui se leva pour l’accueillir. Au cours de l’entretien, bien que Rabbi Israël fît au mieux pour dissimuler ses qualités et sa sagesse, le Rav Aléfandri avait décelé sa grandeur et insista pour que Baba Salé le bénisse avant de le quitter. Stupéfait, il répliqua : « Rabbi…comment  le jeune qui est venu recevoir votre bénédiction pourrait vous bénir ?! » Et le Rav Aléfandri répondit en citant le verset : « Voilà comment est béni l’homme qui craint Hachem ! » Il lui indiquait ainsi que la bénédiction de celui qui craint Hachem est exaucée, et il ajouta : « Sache que dans toute la région, il n’y a pas d’homme qui soit doté d’une Yirat Chamaïm semblable à la tienne… ».

Le Rav Aléfandri supplia Baba Salé, jusqu’à ce qu’il accepte de le bénir !

 

Par le mérite du Tsadik, la mer retrouva son calme

Alors que Baba Salé était en bateau pour se rendre en Erets Israël, une tempête violente éclata et la vie des voyageurs se trouvait en danger. Pris de panique, ils s’adressèrent alors à Baba Salé qui était, quant à lui, plongé dans son étude : « Rabbi… nous risquons tous d’être noyés, faîtes quelque chose pour nous sauver ! » Baba Salé prit alors le verre de Kiddouch (qu’il avait hérité de son grand-père le Abir Yaacov et qu’il utilisait chaque Chabbat), y versa du vin, en but une gorgée et versa le reste du vin à la mer… aussitôt, la tempête s’apaisa et le calme fut de retour !

 

Les honneurs lui causaient des tourments !

Son gendre le trouva, un jour, assis à même le sol en train de se lamenter. Baba Salé lui avait alors confié : « Les gens pensent que je suis doté d’une qualité particulière mais je me connais bien, je n’en dispose point. Je crains que l’on me donne, dans ce monde ici-bas, tout mon salaire du monde futur… c’est la raison pour laquelle je me lamente ! »

 

Que le mérite du Tsadik nous protège ! Puisse-t-il intercéder en faveur du Am Israël et hâter la venue du Machia’h !

Yokheved Levy

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