L’acte un de l’escalade verbale entre les deux députés s’est produit le 6 octobre, quand Jean-Luc Mélenchon a démissionné de la mission parlementaire tout juste nommée sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, parce qu’animée par son collègue du Palais-Bourbon et ancien Premier ministre Manuel Valls. Dans une lettre adressée au président de l’Assemblée nationale, François de Rugy, le leader de La France insoumise a expliqué qu’il ne pouvait travailler avec « un personnage clivant qui suscite de forts rejets » du fait de sa défense de « thèses ethnicistes », notamment celles « des dirigeants de l’extrême droite israélienne dont il est proche » – allusion à une photo diffusée récemment dans la presse où Manuel Valls pose à Jérusalem (où il s’est rendu avant les fêtes de Tichri) aux côtés de la ministre de la Justice Ayelet Shaked, du Foyer juif. « Que vient faire Israël dans ce débat ? », s’est interrogé l’intéressé, évoquant un « raccourci délétère ». Le maire d’Evry (Essonne) Francis Chouat, qui a succédé à ce poste à l’ancien Premier ministre, a rétorqué que Jean-Luc Mélenchon était « un adepte des procès de Moscou. Il s’agit pour lui d’accuser de manière irraisonnée (…). Ce qu’il y a derrière, c’est une complicité de plus en plus explicite avec les idées de Dieudonné et d’Alain Soral ». Précisons qu’à Evry où se présentait Manuel Valls aux législatives de juin, son adversaire de La France insoumise, Farida Amrani, n’a pas désavoué le ralliement en sa faveur du propagandiste antisémite Dieudonné au second tour, présent au premier avec un score de 3,8 % des voix.
Réaction immédiate de Jean-Luc Mélenchon : « Dorénavant, la bande à Valls est totalement intégrée à la fachosphère ».
Quelques jours plus tôt, l’ex-chef du gouvernement de François Hollande avait fustigé le « discours ambigu » de son détracteur sur le djihadisme, dénonçant son « soutien à l’islamo-gauchisme ».