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12 Heshvan 5785‎ | 13 novembre 2024

Le sens universel de Yom Kippour

Tout le monde sait déjà que Kippour fut le jour où Hachem a pardonné au peuple d’Israël la faute du Veau d’or – après que Moché eut passé quarante jours au mont Sinaï à jeûner, prier et supplier D.ieu de ne pas exterminer Son peuple – pour recevoir enfin, le 10 du mois de Tichri,

la fameuse  réponse : « Sala’hti kidévare’ha [J’ai pardonné comme tu Me l’as demandé]. » D’où, en français, le nom « Jour du Grand Pardon », car c’est bien ce jour-là qu’Hachem a pardonné « l’impardonnable » : l’idolâtrie commise au pied du mont Sinaï sous l’influence du Érev rav. De surcroît, ce jour de Kippour, nous avons mérité de recevoir les deuxièmes Tables de la Loi – celles qui nous sont restées, les premières ayant été brisées par Moché lui-même lorsqu’il découvrit le Veau d’or. Kippour est  enfin le jour où Hachem a dit à Moché : « Je vais t’enseigner les 13 Midot Hara’hamim [les 13 Attributs divins de Miséricorde]. Lorsque tes enfants réciteront ce texte, Je leur pardonnerai leurs fautes ». Or nous avons bien retenu la leçon puisqu’à Kippour, nous répétons 26 fois le fameux « Vayaavor » avec l’énumération de ces 13 Attributs divins ! Tout ce que nous venons de rappeler ne concerne que les Enfants d’Israël. Et pourtant que le monde tout entier est concerné par Kippour…

Comment ?

Rappelons ce que le Gaon de Vilna dit au sujet de Kippour qui est en fait le dernier jour de jugement sur les dix jours commençant à Roch Hachana. Voilà pourquoi, explique-t-il, on se congratule avant Kippour avec la formule « Béchana tova tekatvou veté’hatmou », y compris pour les Justes, le Jugement divin ne s’achevant qu’au jour de Kippour. Donc, conclut le Gaon de Vilna, ces dix jours sont comme une conclusion de l’année écoulée : comme si, du 1er au 10 Tichri, nous étions encore dans l’année précédente à en faire le bilan…

Et donc, en fait, le véritable Roch Hachana de la nouvelle année serait le 10 Tichri ! Cette conception originale a une conséquence  surprenante : alors que l’année solaire dure 365 jours et 6 heures, d’un point de vue astronomique, le mois solaire n’existe par contre pas, car il n’est qu’une invention des hommes. À l’inverse, si l’année lunaire n’existe pas non plus, il n’y a que le mois lunaire qui décrit le cycle de la lune, lequel dure 29 jours, 12 heures et 44

minutes environ. Or pour obtenir une année lunaire, on multiplie par 12 la durée d’un mois : on obtient alors 355 jours. Il existe donc chaque année un décalage de dix jours entre « l’année lunaire » et l’année solaire. Le Gaon explique que nous retrouvons ces dix jours entre Roch Hachana et Kippour, justement pour que l’année lunaire « rattrape » la durée de l’année solaire.

De là, nous constatons que l’année solaire ne devrait donc pas commencer le 1er janvier, mais bien à Kippour. Car ce jour-là, disent nos Sages, le monde tout entier est passé au crible devant D.ieu Qui scelle, pour les Juifs et les non-Juifs, ce que sera la nouvelle année ! Ainsi, ce simple petit calcul a restitué au calendrier hébraïque sa dimension universelle qui fait de Kippour le véritable Nouvel An des nations.

Que s’accomplisse donc à Kippour, la prière répétée durant le Moussaf de Roch Hachana : « Et chaque être vivant dira : L’Éternel, D.ieu d’Israël, est le Roi et Sa royauté s’étend à toute chose ! » Amen !

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