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16 Nisan 5784‎ | 24 avril 2024

Rav Harold Avraham Weill : « Je me souviens de chaque seconde… »

Le rabbin de Toulouse raconte à Haguesher comment il a vécu le 19 mars 2012 et analyse l’évolution de sa communauté, cinq ans après.
Haguesher : Quel souvenir gardez-vous de cette terrible journée ?
Rav Harold Avraham Weill : J’ai pris mes fonctions de rabbin de Toulouse en 2010. Avant l’attentat, l’antisémitisme n’était pas un problème majeur ici. Nous étions plutôt insouciants…C’est pourquoi je n’ai pas réalisé immédiatement ce qui venait d’arriver. Lorsqu’on m’a informé depuis l’école, dans les premières minutes du drame, j’avais certes un pressentiment. Cependant, j’ai commencé par raccrocher au nez d’un des étudiants du collel qui criait : « Quelqu’un est en train de tirer ! » Pour moi, c’était une erreur ou une mauvaise plaisanterie. Il m’a rappelé et j’ai compris qu’un cataclysme s’était produit.
– Vous êtes-vous rendu sur place ?
– Non. Cette journée, la plus longue de ma vie et dont chaque seconde reste gravée dans ma mémoire, je l’ai surtout passée à l’hôpital Rangueil. D’abord, j’ai voulu protéger les miens : je me suis précipité chez moi après le coup de fil de l’avrekh pour dire à mon épouse de ne pas envoyer nos enfants à l’école (ils étaient inscrits à Ozar Hatorah). Ensuite, les corps des 4 victimes ont très vite été transportés à l’hôpital, ainsi que le blessé. Ma place était à leurs côtés. Je regrette d’ailleurs qu’on ait un peu oublié ce blessé, grièvement atteint. Interne dans l’établissement juif, Bryan Bijaoui est un miraculé qui a passé beaucoup de temps alité. Les prédictions des médecins étaient sombres et pourtant, il s’en est sorti.
– Comment les familles ont-elles réagi ?
– Leur dignité était extraordinaire. J’en ai encore les larmes aux yeux. Eva Sandler en particulier, qui a perdu un mari et deux fils dans la tuerie, a fait montre d’un courage et d’une lucidité exceptionnels.
– Toulouse a-t-elle changé instantanément après le drame ?
– Bien entendu, et pour cause ! Merah n’a pas été mis hors d’état de nuire avant trois jours. Pendant ce laps de temps, la ville était sur le qui-vive et les soldats omniprésents. C’était la première fois depuis des décennies que des militaires patrouillaient dans les rues… Le dispositif Sentinelle n’existait pas à l’époque et nous avions l’impression de vivre soudainement sur une autre planète.
– Cinq ans après, votre communauté porte-t-elle encore les stigmates de ce quadruple assassinat ?
-Oui, mais l’on assiste depuis début 2016 à un réveil de la vie juive, une fréquentation accrue des lieux de culte et événements culturels. Le michté (festin) collectif de Pourim, cette année, a été le plus réussi et le plus fréquenté que l’on ait connu ici. Le restaurant casher rouvert en janvier dernier à l’Espace du judaïsme, après sept années de fermeture, ne désemplit pas. Le mikvé va être rénové et un autre est en construction.
-Vu de Paris, on a tout de même le sentiment que votre communauté se délite…
– Il y a de nombreux départs pour la capitale ou pour Israël, mais pas beaucoup plus qu’ailleurs en province. On prétend aussi qu’il serait impossible de porter la kippa dans l’agglomération. La vérité est que les Juifs de cette région, dans l’ensemble, ne sont guère religieux. C’est pourquoi ils arborent peu de signes distinctifs. Personnellement, je porte la kippa tous les jours et me déplace sans cesse. Eh bien, je n’ai jamais été agressé. L’antisémitisme est un fait indéniable à Toulouse, mais il n’y est pas plus inquiétant qu’à Lyon ou Montpellier.
Propos recueillis par Axel Gantz

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