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4 Kislev 5785‎ | 5 décembre 2024

Un « nouveau » Moyen-Orient de plus en plus instable et violent est en train d’émerger

REFILE - CORRECTING BYLINE Smoke rises as seen from a governement-held area of Aleppo, Syria December 12, 2016. REUTERS/Omar Sanadiki TPX IMAGES OF THE DAY - RTX2UP3D

Des facteurs sociodémographiques, économiques et idéologiques se combinent depuis quelques années à une série de causes géopolitiques, ethniques et religieuses pour faire de cette région un véritable baril de poudre capable des pires explosions meurtrières. Une situation tumultueuse et instable qui risque fort de se prolonger…
Un rapport très alarmant de l’ONU sur l’avenir de la région
Un tout récent document de 274 pages rédigé par les experts des Nations-Unies sur le « Développement arabe humain », qui analyse les causes de la déferlante au Moyen-Orient de l’islam radical, d’unecorruption d’État de plus en plus envahissante, d’un chômage chronique et des conduites génocidaires et oppressives, laisse entendre que les choses vont certainement s’aggraver…
Sans évidemment oser les désigner et les nommer comme tels, ce rapport se penche en fait sur l’échec et la faillite de la plupart des États arabo-musulmans de la région qui se sont avérés incapables, depuis plusieurs décennies, de créer un cadre national cohérent censé être commun aux diverses communautés ethno-religieuses vivant dans ces pays et encore moins d’initier des structures économiques et culturelles permettant à leurs sociétés civiles de s’exprimer et de se renforcer. En fait, c’est tout le contraire qui s’est produit !
Au moins six causes de fond au désastre régional actuel…
Ce document de l’ONU énonce six facteurs qui exacerbent une instabilité chronique à l’échelle de toute la région, en se combinant les uns avec les autres à des niveaux variables d’intensité : l’incurie des gouvernements à gérer la diversité sociale de leur pays, une très faible participation des masses populaires à la vie politique et institutionnelle, la crise permanente de l’emploi se traduisant par un manque permanent de postes de travail pour les jeunes, la pénurie et la faiblesse endémiques des services publics d’éducation et de santé, la perpétuation de concepts, d’idées reçues et de pratiques aggravant l’inégalité entre hommes et femmes et la persistance de conflits ethno-religieux qui annihilent les éventuelles avancées et développements sociaux…
Et les experts onusiens d’ajouter que si les leaders arabes à la tête de régimes souvent monarchiques, militaires ou autoritaires s’avéraient incapables – comme c’est fortement prévisible ! – de débloquer cet ensemble de facteurs barrant la route au progrès des futures générations, « les jeunes de tous ces pays deviendront à coup sûr une source d’instabilité sociale menaçant à terme de façon inévitable la sécurité régionale et mondiale ».
Une évolution démographique encore plus inquiétante !
Rappelant que la tranche d’âge des jeunes de 15 à 29 ans constitue dans tous ces pays une source inépuisable d’instabilité, de désordre et de radicalisme, ce rapport cite les estimations démographiques actuelles prévoyant que la population régionale totale vivant dans toutes les zones de conflits déjà ouverts ou potentiels, qui s’élevait à 250 millions d’âmes en 2010, passera à 350 millions en 2020 et au double en 2050 ! Parallèlement, le nombre de pays touchés par ces conflits, qui ne s’élevait qu’à 5 en 2002 quand on parlait encore – avec pas mal de fausses illusions – de « printemps arabes », est déjà passé à 11 en 2016 : une tendance de plus en plus évidente au radicalisme et à l’irrédentisme islamistes qui ne pourra que s’accélérer, en risquant à terme de transformer toute la région en une vaste poudrière…De plus, comme l’ont fait tout récemment remarquer les auteurs d’une enquête sur ce même sujet publiée dans l’hebdomadaire britannique The Economist, « alors que le monde arabe ne représente que 5 % de toute la population mondiale, il participe aujourd’hui au moins à hauteur de 50 % au terrorisme mondial et à l’afflux planétaire de réfugiés »
Un univers fermé empêchant toute créativité et initiative personnelles Pire encore : le fait que le cadre socio-économique et les ressources nationales de la plupart de ces pays arabes sont presque exclusivement gérés par des oligarchies élitistes toutes puissantes monopolisant les leviers de commande de chaque État – sans qu’il puisse exister de vrais marchés libres – étouffe dans l’œuf toute initiative potentielle susceptible d’émaner de jeunes talents. Et ce, aussi bien dans les domaines économique, éducatif que culturel… Un vide et un manque qui, sur fond d’absence totale de secteurs high-tech prolifiques et d’omniprésence à tous les niveaux de la corruption, ne peuvent que générer frustrations, désespoir et révolte chez les jeunes ! Bien que les rédacteurs assez partiaux de ce rapport se soient ensuite complu –idéologie onusienne oblige ! – à citer 29 fois Israël et presque autant de fois le conflit palestinien comme l’une des « sources d’instabilité régionale », voici ce qu’ils concluent à la fin de leur document, non sans quelques accents marxisants et tiers-mondistes quelque peu désuets : « C’est l’ensemble de toutes ces disparités socio-économiques qui a poussé les plus jeunes à se révolter. Ce sont eux, les jeunes Arabes, qui furent à l’avant-garde de toutes les rébellions régionales. Car la corruption systématique et ce développement muselé les ont poussés, par désespoir, à se mobiliser pour agir »…Richard Darmon

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