Création du Conseil représentatif des communautés juives francophones en Israël Au cours des dix dernières années, plusieurs dizaines de milliers de Juifs de France ont décidé de s’installer en Eretz Israël et l’année 2015 a marqué le paroxysme de l’alya de France avec un record impressionnant de près de 8000 olim, venus vivre sur la terre de leurs ancêtres. Cependant, beaucoup de ces olim se sont retrouvés confrontés à une réalité nouvelle, à une mentalité différente, et à des difficultés qu’ils n’avaient pas soupçonnés en prenant leur décision de quitter la France. L’une de ces difficultés majeures a été la perte de la notion de communauté. Alors que la vie juive en France était regroupée autour de solides noyaux communautaires comme les synagogues et les écoles juives, la vie en Israël s’est avérée presque totalement dénuée de cette notion communautaire. En France, le rabbin occupait une place centrale et déterminante à la tête de cette communauté. Il était à la fois le décisionnaire, le conseiller, l’ami. Ce qui n’est plus le cas dans l’environnement sociétal israélien. En France, la communauté, elle-même était capable d’épauler ceux de ses membres qui traversaient une passe difficile. En Israël, la vie est devenue pour beaucoup d’olim de France plus impersonnelle et moins conditionnée par ce solide tissu communautaire. Et si par hasard ils trouvaient une communauté, elle ne leur convenait pas le plus souvent. Le changement a été encore plus brutal et déroutant dans le domaine de l’Education. Alors qu’en France, les Ecoles Juives fournissaient un bagage éducatif reposant sur les valeurs de la Torah, en Israël, le système est compartimenté et une mauvaise orientation peut avoir des conséquences dramatiques pour des jeunes olim. Certains enfants peuvent ainsi se retrouver dans des écoles généralistes dans lesquelles étudient également d’autres garçons ou filles de leur âge qui pour certains ne sont pas Juifs selon la Halakha et pour d’autres sont totalement déconnectés de toute vie juive. Le phénomène de chute spirituelle consécutif à une alya mal préparée est malheureusement devenu trop courant au sein des Olim de France. C’est la raison pour laquelle le grand rabbin d’Israël et Rishon Le Tsion, le gaon Rav Its’hak Yossef chlita a récemment lancé un appel aux rabbins des communautés francophones d’Israël et aux rabbanim français afin qu’ils se réunissent sous le couvert d’une seule et même organisation qui aura pour mission de palier à ces déficiences. Comment ? En demandant au gouvernement israélien d’allouer les budgets nécessaires pour favoriser une intégration spirituelle réussie en France. Le gaon rav Its’hak Yossef a confié cette mission à deux personnalités : le grand rabbin de Marseille et de la région, Rav Réouven Ohana qui est membre de la commission permanente de la Conférence des rabbins européens et qui ne cesse d’oeuvrer dans la création d’institutions et de centres d’études et de Torah en France, et le gaon et Dayan Rav Avraham Derhy qui est, en France, le directeur du bet Midrash des rabbanim et le rédacteur de nombreux ouvrages particulièrement
importants. Leur objectif sera de créer une organisation représentative
rassemblant tous les rabbanim de France et les rabbanim francophones d’Israël afin que ceux-ci accompagnent les olim et candidats à l’alya dans leurs démarches d’intégration. Les deux rabbanim ont reçu entre autres, la bénédiction du gaon rabbi David Haï Abouhatzira chlita qui les a encouragés dans leur entreprise. Rabbi David leur a lui-même confié les difficultés rencontrées par certains olim de France à leur arrivée en Israël. A l’issue de leur entretien, Rabbi David a offert aux Rabbanim Ohana et
Derhy un livre qui leur sera d’une aide précieuse. Ce jeudi 7 février (2 Adara) se tiendra à l’hôtel Ramada de Jérusalem le premier grand rassemblement de ce forum en présence d’éminentes personnalités du monde de la Torah, de France et d’Israël avec à leur tête, le Rishon Le Tsion rav Its’hak Yossef. Parmi les rabbanim, on notera la présence du gaon rav Yéhié Touboul de Lyon, du gaon rav Yéhiel Brandt de Sarcelles et du gaon Menahem Broch. Le ministre de l’Intérieur rav Arié Derhy sera également présent à ce rassemblement qui marquera l’inauguration du Conseil représentatif des communautés juives francophonesen Israël. M.S.