La période du Omer est particulière à plus d’un titre. Le fait de compter apparaît notamment comme une démarche pouvant être comprise de plusieurs manières. En effet, compter c’est d’une part additionner, ajouter pour obtenir le plus grand nombre. Se comporter en ignorant la limite, considérer qu’elle n’existe pas, ou qu’elle peut être repoussée. Paradoxalement, en comptant des choses ou des personnes, j’arrive forcément à un résultat qui devient par la force des choses une réalité figée et immuable. Est-on de ce fait condamné à penser qu’il y a un côté réducteur dans le fait de compter. Il est des réalités qu’il nous faut accepter. Cependant, accepter ne signifie pas se résigner. Les choses ont d’ailleurs bien souvent le sens qu’on leur donne. Au terme de la création du monde arrive le Chabbat. En conclusion des versets qui sont repris lors du kiddouch, la Torah dit : asher bara elohim laassot (qu’Hachem a créé pour… faire). La raison même des choses se retrouve dans leur réalisation. Quand pour certains on fait les choses pour un résultat, le principal est d’obtenir ce résultat. La démarche n’a de sens que grâce à la destination. Selon la Torah la valeur ne dépend pas d’un vide que l’on comble, mais de faire les choses parce qu’il faut les faire. On est souvent lassé par une tâche répétitive. On occulte le bien fondé de l’effort ou de la démarche. Si par exemple l’amour d’autrui est une mitsva c’est pour que le juif comprenne qu’il doit le créer pour cette raison. Compter est une mitsva qui rappelle cette idée. Nous arrivons cette semaine au 500enuméro de notre cher journal. Je me souviens que le premier numéro correspondait à la date du dernier Yom Hatorah. Mon père zatsal avait alors rappelé le fait que tous les juifs sont concernés par cette Torah, et que parfois il faut le leur rappeler. Je crois que c’est l’objectif commun de ces deux réalisations. La diffusion de la torah est un objectif capital. Haguesher en est un exemple vivant car c’est LA motivation de tous ceux qui semaine après semaine s’investissent avec conviction et détermination dans cette mission tellement importante. Qu’il me soit permis de leur souhaiter beaucoup de Hatsla’ha et que mes parutions ne cessent de s’additionner pour grandir le nom d’Hachem et du peuple juif.