C’est dans cette ville qu’a été inauguré le 12 mars le sefer Torah offert par les Institutions Yad Mordekhaï en mémoire du grand rabbin disparu. Pourquoi ici ? Explications et focus sur une communauté qui possède le don de la transmission.
C’était en novembre 2016. Peu après le décès du rav Yossef Haïm Sitruk zatsal, une trentaine de donateurs des Institutions Yad Mordekhaï de la rue Pavée, dans le Marais parisien, ont souhaité offrir un sefer Torah à sa mémoire. Décision prise à l’occasion du gala annuel de l’incontournable structure cultuelle et pédagogique orthodoxe du rav Itzhak Katz chlita. Le rouleau sacré, calligraphié et fabriqué en Israël, a été inauguré ce lundi 12 mars dans la soirée dans le centre communautaire de Cachan (Val-de-Marne), avec des centaines de participants invités par le président de la synagogue, André Cohen, et cent quatre-vingts inscrits au dîner suivant la cérémonie. Le rav Katz chlita, qui se déplace rarement, était présent – ainsi que les numéros un du Consistoire et de l’Union des patrons et professionnels juifs de France (UPJF), Joël Mergui et Claude Barouch. L’événement est d’importance et c’est un « formidable cadeau » pour les quelque sept cents Juifs de Cachan, estime André Cohen, qui a été chargé par le passé de la communication de Yad Mordekhaï et qui fut l’un des plus proches collaborateurs du rav Sitruk zatsal au Consistoire, pendant quatre ans, à l’époque où ce dernier assumait la tâche de grand rabbin de France. Si la ville a été choisie, c’est aussi parce que le leader spirituel prématurément disparu était en quelque sorte le « père » de la communauté locale. Jusqu’en 1997, on y priait dans un petit espace loué à la municipalité. Puis il a brûlé accidentellement et c’est le rav Sitruk zatsal qui s’est battu pour que cette commune de la banlieue sud soit dotée d’une synagogue digne de ce nom. Il l’a inaugurée en 1999 (elle a d’ailleurs été baptisée Ohel Yossef en son honneur), puis il a inauguré le centre communautaire en 2003… et le mikvé en 2006. Ce bain rituel est l’un des plus beaux et des plus propres du pays, de l’avis général. Avec son jaccuzi et ses serviettes personnalisées, il a presque l’allure d’un spa – sans la moindre entorse à la Halakha, bien entendu. De nombreux couples ne résidant pas dans le secteur ont à cœur de s’y immerger avant leur mariage, tant sa réputation est étendue à l’échelle francilienne. Seconde particularité de cette communauté démographiquement stable, où cent trente fidèles sont généralement rassemblés le Chabbat matin pour la tefila : son remarquable attachement à l’éducation. Le rav Moshé Lamkyes, trente-trois ans, rabbin et universitaire, multiplie les chiourim et organise toutes sortes de conférences dans le beth hamidrach créé en 2014. L’épouse d’André Cohen, Joëlle, a dirigé plusieurs écoles confessionnelles et depuis deux décennies, elle s’évertue avec douceur mais acharnement à convaincre chacun des couples juifs de Cachan d’inscrire ses enfants dans l’un des établissements privés du 13ème arrondissement tout proche ou de Créteil. Du coup, la quasi-totalité denos petits coreligionnaires de la ville – cas rarissime dans l’Hexagone – fréquentent une école communautaire, gage d’une pérennité identitaire exceptionnelle. Et une vingtaine de jeunes se réunissent au centre tous les jeudis soir pour un dîner convivial. Modèle à suivre.
C’était en novembre 2016. Peu après le décès du rav Yossef Haïm Sitruk zatsal, une trentaine de donateurs des Institutions Yad Mordekhaï de la rue Pavée, dans le Marais parisien, ont souhaité offrir un sefer Torah à sa mémoire. Décision prise à l’occasion du gala annuel de l’incontournable structure cultuelle et pédagogique orthodoxe du rav Itzhak Katz chlita. Le rouleau sacré, calligraphié et fabriqué en Israël, a été inauguré ce lundi 12 mars dans la soirée dans le centre communautaire de Cachan (Val-de-Marne), avec des centaines de participants invités par le président de la synagogue, André Cohen, et cent quatre-vingts inscrits au dîner suivant la cérémonie. Le rav Katz chlita, qui se déplace rarement, était présent – ainsi que les numéros un du Consistoire et de l’Union des patrons et professionnels juifs de France (UPJF), Joël Mergui et Claude Barouch. L’événement est d’importance et c’est un « formidable cadeau » pour les quelque sept cents Juifs de Cachan, estime André Cohen, qui a été chargé par le passé de la communication de Yad Mordekhaï et qui fut l’un des plus proches collaborateurs du rav Sitruk zatsal au Consistoire, pendant quatre ans, à l’époque où ce dernier assumait la tâche de grand rabbin de France. Si la ville a été choisie, c’est aussi parce que le leader spirituel prématurément disparu était en quelque sorte le « père » de la communauté locale. Jusqu’en 1997, on y priait dans un petit espace loué à la municipalité. Puis il a brûlé accidentellement et c’est le rav Sitruk zatsal qui s’est battu pour que cette commune de la banlieue sud soit dotée d’une synagogue digne de ce nom. Il l’a inaugurée en 1999 (elle a d’ailleurs été baptisée Ohel Yossef en son honneur), puis il a inauguré le centre communautaire en 2003… et le mikvé en 2006. Ce bain rituel est l’un des plus beaux et des plus propres du pays, de l’avis général. Avec son jaccuzi et ses serviettes personnalisées, il a presque l’allure d’un spa – sans la moindre entorse à la Halakha, bien entendu. De nombreux couples ne résidant pas dans le secteur ont à cœur de s’y immerger avant leur mariage, tant sa réputation est étendue à l’échelle francilienne. Seconde particularité de cette communauté démographiquement stable, où cent trente fidèles sont généralement rassemblés le Chabbat matin pour la tefila : son remarquable attachement à l’éducation. Le rav Moshé Lamkyes, trente-trois ans, rabbin et universitaire, multiplie les chiourim et organise toutes sortes de conférences dans le beth hamidrach créé en 2014. L’épouse d’André Cohen, Joëlle, a dirigé plusieurs écoles confessionnelles et depuis deux décennies, elle s’évertue avec douceur mais acharnement à convaincre chacun des couples juifs de Cachan d’inscrire ses enfants dans l’un des établissements privés du 13ème arrondissement tout proche ou de Créteil. Du coup, la quasi-totalité denos petits coreligionnaires de la ville – cas rarissime dans l’Hexagone – fréquentent une école communautaire, gage d’une pérennité identitaire exceptionnelle. Et une vingtaine de jeunes se réunissent au centre tous les jeudis soir pour un dîner convivial. Modèle à suivre.
Axel Gantz