La semaine dernière, le Rav Chmouel Auerbach Zatsal, un grand maître de la génération, nous a quittés. A présent, nous évoquerons le souvenir de son illustre père, Rav Chlomo Zalman Auerbach Zatsal, dont le Yahrtzeït tombe le 20 Adar. Rav Chlomo Zalman est né en 1910 à Jérusalem. Son père, Rav ‘Haïm Yéhouda Leïb Auerbach, grande figure de l’ancien Yichouv de Jérusalem, dirigeait la Yéchiva kabbaliste « Cha’aré Chamayim » et était issu d’une famille ‘hassidique affiliée par alliance au Baal Chem Tov. Quant à sa mère, elle était la fille du Rav Chlomo Zalman Poroush, membre d’une célèbre famille de Jérusalem. Dès ses tendres années d’enfance, Rav Chlomo Zalman se distingua pour son assiduité exceptionnelle et son esprit de génie. Il fréquentait le Talmud-Torah « Ets ‘Haïm » et devint par la suite, un fervent disciple du Rav Isser Zalman Meltser. A cette époque, la ville de Jérusalem était plongée dans la pauvreté et le jeune garçon, pour apaiser sa faim, se plongeait davantage dans l’étude de la Torah ! A la fin
de sa vie, il témoigna que dans sa jeunesse, il ne s’était jamais senti rassasié. Une sommité en Halakha Rav Chlomo Zalman s’investissait tout particulièrement dans l’étude de la Halakha. A 21 ans, il publia son premier livre intitulé « Méoré Haech » traitant des lois du Chabbat relatives à l’électricité. Il maîtrisait parfaitement les technologies modernes, la médecine, les sciences et était apte à répondre aux questions halakhiques des plus actuelles qui affluaient des quatre coins du monde. Il était réputé pour être le Possek Hador (décisionnaire halakhique) de la génération précédente. Roch Yéchiva de Kol Torah En 1949, il fut nommé à la tête de la Yéchiva Kol Torah et assuma cette fonction jusqu’à la fin de sa vie. Il marqua profondément ses élèves, tant par son immense sagesse que par l’attention particulière, empreinte de chaleur et de douceur, qu’il accordait à chacun d’eux. A maintes occasions, des hauts postes rabbiniques lui furent proposés mais il y renonçait systématiquement. Un géant en Midot Il était connu pour être un géant en Torah mai aussi, un géant en Midot. Il accueillait tout un chacun, enfant ou adulte, avec sourire et bienveillance. Toutes les personnes qui le consultaient avaient l’impression d’être le fils unique du Rav tant il les comblait de chaleur et de réconfort. « Petite anecdote » fort révélatrice de ses Midot hors du commun… le Rav vivait en harmonie parfaite avec son épouse si bien que le jour du décès de la Rabbanite, il déclara : « nous avons l’habitude de demander pardon au défunt lors de son enterrement, mais tu sais pertinemment que je n’ai pas de raison de te présenter mes excuses puisque durant nos longues années de vie commune, nous avons veillé à respecter les lois du Choul’han Aroukh…, je te demande pardon au cas où je t’aurais tout de même offensé ! ». Durant toute sa vie, il s’éloignait des discordes et des querelles et éprouvait un amour sincère envers chaque juif quel qu’il soit.
Une modestie remarquable Le Rav s’attristait lorsqu’on lui attribuait un titre honorifique. D’ailleurs, il autorisa à faire inscrire sur sa pierre tombale uniquement la phrase suivante : « Il diffusa la Torah au public de son vivant et eut de nombreux élèves à la Yéchiva Kol Torah ». Il fut rappelé auprès d’Hachem le 20 Adar 1995. Plus de 300 000 personnes l’accompagnèrent vers sa dernière demeure.
Que son mérite nous protège !
Yokheved Levy