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19 Adar II 5784‎ | 29 mars 2024

Un « marathon de la Torah » à Strasbourg

« Vingt-cinq clés pour le judaïsme d’aujourd’hui » est une journée d’étude unique en France à destination d’un large public. Organisée par le rav Heymann du Merkaz, l’édition de ce 28 janvier sera prolongée par des chiourim réservés aux jeunes. Une première.

 

Le rav Claude Heymann a l’honneur et le lourd privilège d’animer depuis une quinzaine d’années le fameux Merkaz de Strasbourg, cette choule de tradition orthodoxe située au centre communautaire de la Paix, tout près des synagogues ashkénaze et séfarade du grand bâtiment. Rappelons que le Merkaz a accueilli et « couvé » de futurs olim aussi prestigieux que les penseurs et professeurs Benno Gross zal et Lucien Lazare zal, ou encore l’universitaire et responsable communautaire Georges Weill. Son kahal reste stable en dépit des départs pour Israël : environ soixante-dix hommes et cinquante femmes y prient le Chabbat matin. Il y a un peu plus d’une décennie, le rav Heymann a lancé un projet ambitieux, unique en France et sans doute en diaspora en général : une journée d’étude déclinée sous forme de marathon intellectuel avec un nombre impressionnant d’intervenants. L’événement a lieu chaque hiver et la prochaine édition se déroulera le dimanche 28 janvier.

Comme son nom l’indique – « Vingt-cinq clés pour le judaïsme d’aujourd’hui » –, pas moins de vingt-cinq enseignants délivrent des chiourim devant un public qui n’a cessé de s’élargir. Les Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA), le quotidien local, annoncent le programme et trois à quatre cents personnes, y compris des non-Juifs, se pressent dans les salles du centre communautaire de 10 heures 30 à 17 heures (avec deux interruptions, à 12 heures 15 pour le déjeuner et 14 heures pour Minha) afin d’assister à des exposés, sur des sujets variés, qui durent une demi-heure chacun. Ensuite, dix minutes sont consacrées à une salve de questions-réponses. La rapidité des cours, qui avait rebuté certains lors des premières sessions, est désormais bien intégrée et appréciée : il s’agit de synthétiser les apprentissages et de rendre la Torah accessible à tous, puisque l’objectif prioritaire est d’inciter nos coreligionnaires strasbourgeois ne fréquentant pas habituellement les lieux de culte à se rapprocher du kodech et des nombreuses synagogues de la capitale européenne.

Un noyau dur d’une dizaine de pédagogues est toujours présent, mais « il existe un vrai turn-over, explique le rav Heymann : tout le monde n’est pas disponible le même dimanche et je préconise la diversité… J’ajoute que les rabbanim ne sont pas particulièrement privilégiés. Moi-même, je ne fais cours que par défaut, si aucun autre n’est prévu à ma place. On nous entend assez tout au long de l’année ! Je préfère mettre en avant ceux qui étudient laborieusement mais discrètement, connus seulement d’un petit groupe de talmidei ‘hakhamim dans tel ou tel quartier de la ville ».

Une conférence clôt la journée. Cette fois, c’est le rav francophone israélien Ouri Cherki qui se déplacera depuis Jérusalem pour disserter sur « le système politique idéal selon le rav Kook zatsal ».

Nouveauté du cru 2018 : après 17 heures, une série de quatre chiourim pour les dix/quinze ans, assurés par des professeurs du primaire et du secondaire, sera suivie d’ateliers (sofrout, fabrication des ‘hallot…), d’un goûter puis d’une soirée festive où l’on chantera (erev chira). Ce seront les « Vingt-cinq clés pour les jeunes ». L’initiative est motivée, précise le rav Heymann, par « le déficit relatif d’activités destinées spécifiquement à la génération montante » au sein de la communauté juive strasbourgeoise.

 

Axel Gantz

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