Comme c’est la tradition à Tsahal à l’heure où Israël tient à maintenir son avantage qualitatif et accroître toutes ses capacités offensives – d’autant qu’il lui faudra à détruire le plus vite possible de très nombreuses cibles, proches et lointaines, dans le cas de « conflits combinés » -, l’armée de l’Air a été renforcée par l’achat d’une escadrille de quelque 50 chasseurs-bombardiers furtifs américains de type F35 très sophistiqués et capables de se soustraire à des systèmes avancés de défense antimissile comme les S-300 et S-400 russes. Alors que le premier avion de ce type a été récemment mis en service, ceux qui seront opérationnels courant 2018 devraient donner à Israël une supériorité aérienne complète au Moyen-Orient pour les quatre prochaines décennies. Le niveau technologique et d’innovation de l’aviation de Tsahal et de tous ses équipements périphériques (ordinateurs, casques de pilotage, armes ultra-précises, procédés de repérages, radars et programmes avancés de gestion des crises) est tellement élevé que, selon un expert militaire, « on peut désormais comparer cette branche de l’armée à Google ou IBM ».
Sachant pertinemment qu’on ne gagne vraiment une guerre qu’en remportant au final des victoires au sol, Tsahal a aussi équipé toute sa Brigade Guivati en transports de troupes blindés et ultra-rapides de type Namer conçus, entre autres, pour contrer des actions de guérilla urbaine. Avancée dernier-cri : l’armée y a installé le système hermétique de défense anti-missile sol-sol et sol-air Tropymis au point par la firme Rafael de Systèmes avancés de Défense et par les Industries Elta Group après les lourdes pertes, en 2006, de la 2e Guerre du Liban.
Tsahal a aussi révélé en ce début janvier avoir mis en service, voilà déjà trois ans, de l’Unité 3060 développant des applications informatiques et cybernétiques à des fins de Renseignements. Ses membres se consacrent à la recherche et au développement des domaines de l’intelligence artificielle, du Big Data et du traitement automatique de l’image afin de fournir aux Renseignements militaires et aux commandants sur le terrain des images et des analyses en « temps réel » pour les aider à prendre des décisions opérationnelles. Les systèmes développés par cette unité sont capables de traiter de grandes quantités de données et de les analyser afin d’adresser des recommandations aux agents des Renseignements de Tsahal.
Autre innovation : travaillant comme une start-up avec des cycles de développement courts et une étroite synergie développeurs-utilisateurs, les membres l’Unité 3060 sont intégrés dans les autres branches de Renseignement militaire pour y développer des systèmes adaptés aux besoins opérationnels grâce à des solutions technologiques initiées en temps réel.
Richard Darmon