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9 Tishri 5785‎ | 11 octobre 2024

Pourquoi la visite de Modi en Israël marque un tournant dans l’histoire diplomatique du pays

Pendant trois jours, Binyamin Nétanyaou n’a quasiment pas quitté son homologue indien. Ensemble ils ont survolé Israël, ensemble ils ont rencontré la communauté des originaires d’Inde, ensemble ils se sont trempé les pieds dans la Méditerranée. Et si le Premier ministre israélien s’est comporté de la sorte, c’est parce qu’il a certainement compris que son hôte si chaleureux était le reflet de l’irrésistible sortie d’Israël de l’isolement diplomatique.

Depuis que Binyamin Nétanyaou est revenu au pouvoir en 2009, ses adversaires politiques, tels que Tsipi Livni, lui reprochent presque systématiquement d’isoler, par sa politique de passivité, l’Etat d’Israël du reste de la communauté internationale. Ainsi selon l’approche simpliste et défaitiste de l’ancienne chef de la diplomatie israélienne, tant que le conflit israélo-palestinien ne sera pas réglé, Israël continuerait à être mis au ban des nations. Eh bien, il s’avère que ce n’est plus vrai ! Jugez plutôt : en moins de deux mois, Binyamin Nétanyaou a accueilli à Jérusalem le président américain Donald Trump ; il s’est rendu à Moscou pour une énième rencontre avec Vladimir Poutine ; il a été l’invité d’honneur, à Prétoria (Libéria) d’une convention des chefs d’État de l’Afrique occidentale et enfin il a reçu, la semaine dernière, le Premier ministre indien Narendra Modi.

De telle sorte que le discours prononcé par Binyamin Nétanyaou devant l’Assemblée Générale des Nation Unies en septembre dernier paraît, après cette visite, plus que jamais d’actualité. En effet, après avoir fustigé l’obsession anti-israélienne de l’ONU et de l’UNESCO, le Premier ministre israélien avait expliqué que l’État d’Israël était de plus en plus perçu par les Nations comme « un partenaire viable et puissant dans la lutte contre le terrorisme et comme un allié dans le développement des technologies de demain » : « Beaucoup cherchent à bénéficier de l’ingéniosité d’Israël dans des domaines divers de notre vie quotidienne, dans l’agriculture, la santé, l’eau et dans la cyber technologie… Réfléchissez à cela : Israël est leader dans le recyclage des eau usées avec 90 % de nos eaux usées qui sont recyclées…Donc s’il existe un manque d’eau et des gens assoiffés dans le monde, ils n’ont pas de meilleur allié qu’Israël ».

Ce discours, un homme l’a parfaitement assimilé. Et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit du leader de la troisième puissance mondiale après les Etats-Unis et la Chine : le Premier ministre indien Narendra Modi. Et il n’a cessé de le prouver durant les trois jours de sa visite historique en Israël ! Par sa chaleur, par sa simplicité, par l’amitié qu’il a exprimée sans cesse au peuple israélien et à Binyamin Nétanyaou, qui d’ailleurs l’a accompagné dans quasiment tous ses déplacements, Modi a prouvé qu’il considérait Israël comme son partenaire à part entière sur la scène internationale. En signant avec l’État hébreu près d’une dizaine d’accords bilatéraux dans des domaines tels que l’eau, l’agriculture, l’agro-alimentaire, la haute-technologie, l’industrie spatiale et la sécurité, Modi et Nétanyaou ont voulu affirmer qu’ensemble « l’Inde et Israël pouvaient changer une partie du monde », comme l’a déclaré le Premier ministre israélien. En créant un fond d’investissement de 40 millions de dollars, les deux leaders ont décidé de projeter leurs pays respectifs vers des sommets d’innovation et de créativité. En invitant Modi à tremper ses pieds dans la Méditerranée et en le faisant monter à bord de ce véhicule futuriste capable de désaliniser l’eau de cette Méditerranée, Nétanyaou a fini de séduire un leader qui d’emblée avait exprimé son admiration pour un pays qui comme l’Inde souffrait, à l’origine, d’une pénurie d’eau et qui, aujourd’hui, dispose grâce à ses technologies de surplus en eau ! Et en accompagnant Modi lors de sa rencontre de « superstar » avec les Israéliens d’origine indienne, Binyamin Nétanyaou a voulu prouver qu’il y avait une sorte de communion de destin entre les deux peuples. Enfin, last but not least, en évitant de se rendre à Ramallah, Narendra Modi a tenu à faire passer un message clair à la communauté internationale : on peut soutenir la cause palestinienne sans pour autant en être prisonnier et sans pour autant que ce soutien entrave son aspiration à faire d’Israël un partenaire privilégié. De facto, en venant en Israël, en se comportant avec tant d’empathie, Modi a adressé un message à la communauté internationale : il est temps de cesser de considérer Israël comme un Etat pestiféré, alors que ce pays apporte par son savoir une contribution dominante à la l’Humanité. Il faut espérer que ce message exaltant soit bien reçu par les nations et que de plus en plus d’entre elles aspirent à plus de proximité avec l’État hébreu.

Daniel Haïk

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