Une guerre de drones a d’ores et déjà éclaté au Moyen-Orient exacerbant les tensions entre l’Iran et ses alliés face aux USA et à Israël. Comment y répliquer ?
Souvent non repérables par les radars et les divers systèmes connus jusquelà de défense anti-aérienne, les drones, qui ne risquent la vie d’aucun pilote, sont en train de devenir des armes de prédilection dans la montée des tensions à laquelle on assiste aujourd’hui au MoyenOrient, depuis le Golfe persique jusqu’à la frontière israélo-libanaise. Ainsi, les USA ont envoyé en mai dernier des bombardiers B-52 à capacité nucléaire, des avions de combat, un porte-avions et de nouvelles troupes dans la région pour contrer les menaces de l’Iran.
Côté israélien, quelques progrès dans la lutte anti-drone ont été enregistrés depuis la publication en 2017 d’un rapport alarmant du contrôleur de l’Etat sur ce sujet, démontrant que Tsahal restait impréparée pour défendre efficacement le pays contre la menace d’attaques aux drones de la part de l’Iran, du Hezbollah ou du Hamas. D’autant que les drones sont de petits objets volants, bien plus difficiles à éliminer en vol que les roquettes, surtout s’ils venaient à être lancés massivement et de manière simultanée…
On se souvient que l’aviation de Tsahal a pu ces derniers temps abattre « au coup par coup » plusieurs drones entrés dans l’espace aérien israélien au nord et au sud du pays, près de Gaza, essentiellement avec des missiles tirés par ses avions de chasse ou par des missiles sol-air, mais en manquant parfois de les atteindre.
Depuis, des sociétés privées israéliennes ont mis au point des procédés informatiques très compétitifs pour prendre le contrôle de drones ennemis en vol et les détourner, ou bien même des fusils antidrones portables et adaptables comme le « Smash 2000 ». Mais cela reste insuffisant. Voilà pourquoi Israël pourrait être prochainement équipé du nouveau système utilisé par la marine américaine appelé LMADIS (doté d’un radar et de caméras scannant largement l’espace aérien) grâce auquel un navire de guerre US. a pu neutraliser voilà deux mois dans le Golfe persique un drone de fabrication iranienne fonçant à toute allure vers un autre navire…
Autre inquiétude parallèle et non moindre : Téhéran, qui n’avait pu exporter par voie terrestre vers l’Irak, la Syrie et le Liban des missiles déjà montés, a choisi depuis 2016 d’aider le Hezbollah libanais à « convertir » sur place des roquettes classiques en missiles de haute précision en les équipant de nouveaux moteurs et radars : c’est un laboratoire de ce genre qui a été touché de plein fouet au sud de Beyrouth dans la nuit du 24 août dernier par deux drones israéliens. Une attaque qui a fait prendre au moins un an de retard à ce dangereux projet dirigé de concert par trois officiers-ingénieurs iraniens des GRI et un « expert » du Hezbollah…
Richard Darmon