37 ans après l’attentat antisémite perpétré dans le quartier juif historique du Marais, entraînant la mort de 6 personnes et 22 blessés, le patron de la DST de l’époque, Yves Bonnet, a révélé qu’un pacte secret aurait été passé avec le groupe terroriste palestinien Abou Nidal. Une sorte d’accord oral leur garantissant l’absence de poursuites en France, en l’échange de leur engagement à ne plus commettre d’attentats sur le sol français.
En effet, comme il vient de le confirmer au journal « Le parisien » après l’avoir confié en Janvier dernier au juge, voici la teneur du pacte formulé par Yves Bonnet, aujourd’hui âgé de 83 ans, sous le gouvernement de Mitterrand : « Je ne veux plus d’attentat sur le sol français et en contrepartie je vous laisse venir en France, je vous garantis qu’il ne vous arrivera rien. » Et le calme aurait ainsi duré jusqu’à fin 1985. Un véritable scandale selon les familles des victimes qui demandent la levée du secret-défense, désespérant de voir un jour les auteurs de cette tuerie extradés et enfin jugés en France.
Chacun garde en tête les images de corps ensanglantés devant le restaurant Jo Goldenberg, lorsque trois terroristes armés de pistolets mitrailleurs avaient tiré en rafale et lancé une grenade sur les clients du restaurant, ce 9 Août 1982 vers 13 heures. « Toute la lumière doit être faite » De même, pour le président du CRIF, Francis Kalifat, « si ces faits s’avèrent exacts, ils seraient d’une extrême gravité et constitueraient un scandale d’état sans précédent. » Et de demander « la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire, ainsi que la levée du secret défense. Le CRIF demande au président de tout mettre en œuvre sur le plan diplomatique et judiciaire pour que les terroristes responsables de ce massacre, réfugiés en Jordanie, à Ramallah et en Norvège, puissent être entendus par les juges français en charge du dossier. » Pour le député Meyer Habib, représentant des français de l’étranger, qui se bat depuis des années pour que justice soit rendue aux victimes et à leurs familles, « ceci explique peut-être cela : plus de 37 ans après les faits, les terroristes coulent toujours des jours heureux ! Or ces terroristes qui massacrent des français et détruisent des vies doivent payer un prix. C’est le b.a.b.a de la justice. Ne rien faire est une capitulation face au terrorisme, une insupportable trahison morale. » Et c’est bien de cela dont il s’agit.
I.A