Le procès des deux complices de Mohamed Merah s’ouvre le 2 octobre devant la cour d’assises spéciale de Paris (composée seulement de magistrats professionnels habilités à juger en matière de terrorisme) et devrait durer un mois. Son frère aîné Abdelkader est accusé d’avoir aidé le tueur à voler le scooter qu’il conduisait lors des attentats et de l’avoir épaulé en général dans leur préparation. Fettah Malki, lui, aurait notamment fourni à l’assassin un pistolet mitrailleur Uzi et un gilet pare-balles. Les audiences pourraient être marquées par une mesure particulière : la projection des vidéos des attaques de 2012.
Ces images proviennent de Merah lui-même – il portait une mini-caméra sur le torse – et d’appareils de surveillance, en particulier ceux de l’école toulousaine Ozar Hatorah. Elles sont « insoutenables », ont rapporté les enquêteurs. Pour Simon Cohen, avocat des familles de victimes de l’établissement juif, rebaptisé Ohr Torah à la rentrée scolaire 2013, elles représentent « une pièce au dossier » non indispensable : « Elles montrent des événements que les parties civiles ont vécus, a-t-il dit. Si elles doivent être diffusées, elles le seront. Je n’y suis ni favorable, ni défavorable ». La décision sera annoncée à l’ouverture des débats ou dans les jours suivants. Elle appartient au président de la cour d’assises. On sait d’ores et déjà que les parents de Mohamed Legouad, l’un des militaires abattus à Montauban, vont solliciter cette projection. Si la demande est satisfaite, il est probable que le visionnage s’effectue à huis-clos. Les nombreux journalistes français et étrangers accrédités pour l’événement ne pourraient y assister mais ce serait un fort moment d’émotion pour les proches du rav et professeur de kodech Jonathan Sandler zal, de ses fils Gabriel et Arié zal et de Myriam Monsonégo zal, les quatre victimes juives de Merah qui ont perdu la vie le 19 mars 2012. Sans oublier les trois soldats assassinés, ainsi qu’Aharon Bijaoui, grièvement blessé pendant l’attentat de Toulouse.