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8 Tishri 5785‎ | 10 octobre 2024

Jérusalem : soirée de retrouvailles des anciennes élèves du Beth Yaakov d’Aix-Les-Bains

Interwiew du Rav Chemouel Breisacher Chlita

A l’approche de la soirée du dimanche 12 février qui réunira à Jérusalem les anciennes élèves et les sympathisantes du Beth Yaakov d’Aix-Les-Bains, Haguesher vous propose de découvrir l’histoire de cette célèbre institution de jeunes filles, Tomer Déborah, présentée par le Rav Chemouel Breisacher. Ce dernier a dirigé le Beth Yaakov, avec un dévouement remarquable, aux côtés du Rav Réphaël Cahn, pendant plus de 60 ans.

Haguesher: Pourriez-vous nous rappeler depuis combien d’années l’institution Tomer Déborah existe-t-elle ?

Rav Chemouel Breisacher: C’est en novembre 1955 qu’a été fondé le séminaire d’Aix-Les-Bains dont l’objectif était de former les futures éducatrices de la communauté juive : jardinières d’enfants, enseignantes et directrices. Ce projet était totalement novateur en France puisqu’à cette époque, il n’existait aucune autre institution de ce type.

C’est donc selon le principe de « עת לעשות לה’ הפרו תורתך » (« Le temps est venu pour agir pour Hachem, on a transgressé Ta Loi » Psaumes 119, 126) que les Rabbanim d’Aix-Les-Bains, le Roch Yéchiva Rav ‘Haïm Its’hak ‘Haïkin zatsal, disciple du ‘Hafets ‘Haïm d’une part et le Rav Eliyahou Elyovitch zatsal d’autre part, ont pris l’initiative d’ouvrir les portes de ce séminaire : Rav R. Cahn en assurait la direction tandis que moi, je le secondais.

 

– Quelles ont été les principales étapes du développement de Tomer Déborah ?

– Progressivement, le séminaire a pris de l’ampleur et a accueilli des jeunes filles issues d’origines diverses : du Sud de la France, mais aussi de Suisse ou du Maroc. Notre établissement comptait également, à cette époque, des élèves d’Angleterre ou des Etats-Unis. Rappelons que, grâce à la Yéchiva, Aix-Les-Bains était déjà réputée pour être un centre de Torah.

En 1963, le local existant était déjà trop étroit pour contenir toutes les jeunes filles et le séminaire a pu intégrer sa propriété actuelle sur les pentes du Revard. Puis, l’année 1972 marqua un nouveau tournant avec la création des trois classes du lycée qui ont été ajoutées à la structure existante du séminaire. Cette section secondaire est venue répondre aux besoins de la communauté en offrant un enseignement de qualité alliant le ‘Hol et le Kodech. En 1979, vu le nombre croissant d’élèves, un nouveau bâtiment a été construit, sur le terrain même de la propriété, situé entre lac et montagnes.

 

– Quelle a été la règle d’or sur laquelle reposait l’idéologie de Tomer Déborah ?

– La principale caractéristique de cette institution reposait sur le fait qu’elle ait été fondée par notre maître le Rav ‘Haïkin Zatsal. Ainsi, dès le départ, c’est son message qui y fut ancré et qui a formé une unité au sein des membres de la direction et du corps enseignant qui étaient tous ses élèves. Ce grand Talmid ‘Hakham nous a légué un principe moteur consistant à « être tourné vers les autres, à s’investir en faveur de la communauté en transmettant notre héritage spirituel pour sauver des âmes juives ».

 

– Dans quelle mesure les jeunes filles ont-elles pu assimiler ce message ?

En réalité, ce message n’était pas une idée abstraite qui leur a été enseignée puisqu’au cours même de leur cycle de formation, nos élèves allaient régulièrement enseigner au sein des Talmudé Torah des villes voisines : Chambéry, Grenoble, Lyon… Grâce à ces cours de Torah, de nombreux enfants ont découvert les valeurs du judaïsme et certains ont même rejoint des Yéchivot par la suite.

De plus, ce qui nous importait dans le cadre de notre formation, c’était de viser à long terme, autrement dit, de faire de cet enseignement « un bagage pour la vie » : inculquer la Yirat Chamaïm et les valeurs essentielles qui accompagnent le Ben Torah tout au long de sa vie.

 

-Pendant combien d’années avez-vous été actif au sein de la direction de Tomer Déborah ?

J’ai commencé à travailler à Tomer Déborah dès sa création puis, après m’être retiré quelques années, j’y suis retourné en 1959 à la demande de Rav ‘Haïkin pour y rester jusqu’en 2016. Nous avons partagé le travail avec Rav R. Cahn, le directeur, qui gardait la charge de la maison et de l’administration, tandis que moi j’avais la responsabilité de l’enseignement. Je consacrais la moitié de la semaine aux cours, notamment, d’histoire juive, de pédagogie… et le reste du temps, je voyageais afin de récolter des fonds pour subvenir aux besoins de l’institution. En juin 2016, nous avons Baroukh Hachem, fêté les 60 ans de Tomer Déborah à Aix-Les-Bains et à Paris où nous avons eu le privilège de bénéficier de la présence du Rav Yossef ‘Haïm Sitruk zatsal.

Pour ma part, je me suis installé à Jérusalem cette année et, aujourd’hui, trois Rabbanim dirigent Tomer Déborah : Rav R. Cahn, pour la direction, Rav B. Benayoun, pour l’enseignement et Rav M. Oiknine qui assure le suivi de la formation.

 

– Quel est l’objectif de cette soirée que vous organisez à Jérusalem ?

C’est toujours un plaisir pour les anciennes du Beth Yaakov de se retrouver et de se réunir autour d’un message de ‘Hizouk. Et pour nous aussi, c’est une grande joie de rencontrer les filles de Tomer Déborah, devenues à présent, grands-mères ou mères de familles, qui s’inscrivent dans cette longue chaîne de transmission, de Torah et Yirat Chamaïm.

 

Réunion des anciennes du Beth Yaacov  – dimanche 12 février à 20h15

Beth Haknesset Adath Israël : 1 Ré’hov Nézer David (fin Ré’hov Ouziel)

Renseignements: Mme Ora Marhely (née Sarfati) : 054 84 24 617

Yokheved Levy

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