A l’occasion du gala du Beith Sandler qui se tiendra le 31 janvier aux Salons Hoche à Paris, Eva Sandler a accepté de répondre aux questions de Haguesher sur le Beith Sandler qu’elle a fondé à la mémoire de son mari et de ses deux fils Arié et Gabriel, tués le 19 mars 2012 devant l’école Ozar Hatorah à Toulouse.
Haguesher : Eva Sandler, comment se porte le Beith Sandler à Jérusalem ? Combien compte-t-il d’élèves et qui le dirige ?
Eva Sandler : Le Beith Sandler se porte bien B »H. Il regroupe quatre pôles d’activités : le Kolel Beith Sandler, dirigé avec brio par Rav Shemouel Marciano, compte aujourd’hui 22 étudiants, soit plus du double que lors de sa création en septembre 2012. Ces avrékhim suivent un cursus rabbinique. D’excellentes notes ont été obtenues, et avec des mentions, dans les premiers examens sur le premier cycle d’études. Mais le Beith Sandler, c’est aussi des cours pour femmes à Montrouge depuis quelques années déjà et depuis peu à Jérusalem, ainsi que des activités pour les enfants le Chabbat après-midi autour d’une collation. Enfin, le Beith Sandler fournit des aides économiques aux familles nécessiteuses du quartier de Kyriat Yovel (Jérusalem), à l’approche des fêtes.
– De quoi vit le Beith Sandler ?
– Le Beith Sandler vit principalement grâce aux dons récoltés lors des dîners de Gala annuels, et à ceux ponctuels de nos fidèles donateurs tout au long de l’année. Pour rappel, la 5ème édition du gala du Beith Sandler aura lieu sDv, le mardi 31 janvier prochain aux Salons Hoche à Paris. Cette année, notre budget a dû augmenter de plus de 20 %, en raison de la dévaluation de l’euro par rapport au shekel !!! La conjoncture économique ainsi que la Aliya de plusieurs de nos sympathisants font qu’il devient de moins en moins évident de réunir le budget de fonctionnement de notre institution. C’est pourquoi nous comptons cette année encore plus que les précédentes, sur la présence à nos côtés de tous nos amis et sympathisants, le 31 janvier, aux Salons Hoche.
– Comment peut-on développer cette institution ? Quels sont les avrekhim qui peuvent s’y sentir parfaitement à l’aise ? Les cours pour femmes visent quel public ?
– Les avrekhim qui se sentent à l’aise sont ceux dont l’ambition est de pouvoir transmettre un jour la Torah aux francophones d’Israël ou aux Français de France, à l’image de rav Yonathan zal. Les cours pour femmes aussi bien à Montrouge qu’à Jérusalem s’adressent à toutes les femmes. Les thèmes abordés concernent l’éducation des enfants, l’harmonie du couple et bien d’autres encore. Les locaux occupés actuellement ne permettent pas hélas la réalisation de plusieurs projets. C’est pourquoi le Beith Sandler envisage sérieusement l’acquisition d’un local afin de pouvoir garantir la pérennisation de ses activités et rendre possible leur développement.
– Eva Sandler, vous vivez aujourd’hui en Israël. Quel regard portez-vous de Jérusalem, sur les attentats meurtriers qui ont frappé la France après la tuerie de Toulouse ?
– Chaque attentat, quel que soit le lieu où il se produit, provoque chez moi l’effet d’un couteau qui transperce ma chair endolorie après le drame que j’ai vécu et avec lequel je dois apprendre à vivre, ou plutôt devrais-je dire, à survivre. Par ailleurs, il est très pénible de penser à ces familles dont le destin est brisé soudainement par la folie meurtrière et barbare. Il me semble hélas que les pouvoirs publics n’ont pas pris encore toutes les mesures nécessaires afin de prévenir la prochaine tragédie.