Le grand rabbin Korsia a profité d’une Ha’hnassat séfer Torah pour rendre visite au kahal de la rue des Trois Bornes (11e). Fondée par des Oranais, la synagogue se renouvelle grâce au dynamisme de son président et du jeune rav Daltroff
Dans les quartiers où les synagogues ne manquent pas, comme dans l’Est parisien, celles qui attirent un large public sont les plus actives et les plus chaleureuses. La convivialité est précisément la « marque de fabrique » d’une communauté jeune et dynamique, celle de la rue des Trois Bornes, dans le 11e arrondissement. Dénommée Ora Vesimha, elle est présidée depuis trois ans par un avocat, Serge Cohen-Salmon. Fondée en 1962 par des Oranais (dont elle a conservé le rite, au moins pour les fêtes), elle s’agrandit et se métamorphose peu à peu sous l’impulsion du rav Michaël Daltroff, un trentenaire épaulé par le ‘hazan Gabriel Elmkies. L’atmosphère est si familiale que la centaine de fidèles présents le Chabbat manquent rarement ce rendez-vous spirituel hebdomadaire. La synagogue est d’ailleurs ouverte tous les matins pour Cha’harit. Serge Cohen-Salmon projette d’accueillir aussi le kahal en seconde partie de journée, pour Min’ha et Arvit. Il souhaite également créer un oulpan.
L’actualité d’Ora Vesimha est la venue, pour la première fois, du grand rabbin de France dans cette synagogue non consistoriale, mais « inspirée par la ligne de l’institution cultuelle », selon son président. Haïm Korsia s’est déplacé le 25 décembre à l’occasion d’une Ha’hnassat Séfer Torah, suivie de l’allumage de la deuxième bougie de ‘Hanouka. La cérémonie a permis à Chalom Acco et son épouse Ketty, des habitués, d’offrir officiellement à la communauté un rouleau sacré en mémoire de leurs parents. Une pratique courante ici : les dons de Sifré Torah sont fréquents, le degré d’engagement et de participation des fidèles à la vie de la choule étant remarquable aux Trois Bornes. Cette « âme communautaire » très forte, selon l’expression de Serge Cohen-Salmon, est le fruit d’un travail constant et d’un calendrier serré émaillé de rencontres, de cours et d’un enrichissement spirituel incessants. Un kiddouch collectif et un office pour enfants sont organisés tous les samedis à la synagogue, il y a un chiour hebdomadaire pour hommes, un autre pour femmes, des Chabbatot pleins, des mélavé Malka, deux Hiloulot chaque année – celles de Baba Salé zatsal et de rabbi Chimon Bar Yo’haï zatsal -, sans oublier les fêtes et moments de recueillement chers à ce kahal parisien très attaché à Israël et à ses traditions.
Axel Gantz