La promotion 2016 des Bac Bleu Blanc a achevé son voyage dans l’État juif par deux soirées (festive et spirituelle) à Jérusalem. Mille trente-cinq futurs bacheliers étaient présents au terme de ce programme emblématique de l’Agence juive, sas vers l’alya
La promotion 2016 des Bac Bleu Blanc a eu droit à deux soirées organisées par l’Agence juive pour clôturer son voyage en Israël, du 11 au 18 décembre. Le 15, mille six cents personnes (dont de nombreux jeunes des promotions précédentes désormais installés dans l’État juif, y suivant un programme d’intégration ou un cursus spirituel en yéchiva) ont assisté à un spectacle à visée pédagogique, avec des films, des interventions d’olim passés par le Bac Bleu Blanc, des chants interprétés par Yonathan Razel… C’était aux Binyanei Haouma, le Palais des congrès de Jérusalem. Motsaé Chabbat 17 décembre, le rav Chlomo Amar, grand rabbin de la capitale, a béni près du Kotel les mille trente-cinq membres de cette « cuvée 2016 ». Des livres de Tehilim leur ont été distribués.
Tous ces jeunes sont élèves de terminale, l’immense majorité étant issue des écoles juives, partenaires de l’opération. Son objectif est d’emmener chaque Juif de 17 ou 18 ans en Israël pendant une semaine, à la découverte d’une réalité qu’ils connaissent par leurs parents, enseignants ou amis, mais qu’ils doivent découvrir par eux-mêmes. Le périple initiatique a toujours lieu en cette période de l’année, hors vacances scolaires – puisqu’il fait « naturellement partie du cursus », explique le directeur de l’Agence juive pour la France, Daniel Benhaïm – et avant le stress des quelques mois qui précèdent l’épreuve du baccalauréat.
Daniel Benhaïm précise que dix mille huit cents élèves ont participé au voyage depuis la création du programme, il y a quatorze ans. Presque un tiers d’entre eux optent par la suite pour un cursus Massa (un ensemble d’activités en Israël destinées aux jeunes de la diaspora). Beaucoup finissent par réaliser leur alya, « même si le poids des habitudes et la peur face à un nouveau pays restent aussi forts qu’en 2003 », note le directeur de la So’hnout parisienne. Il insiste aussi sur les moments clés qu’ont représentés les soirées du 15 et du 17 pour les écoles : « C’est ici, dit-il, que les responsables et élèves des différents établissements juifs se rencontrent. Le Bac Bleu Blanc est, dans l’année, leur seul point de convergence concret et physique, si j’ose dire ».
En tout cas, il semble que le but de l’Agence juive soit atteint pour la majorité des jeunes. Ils risquent moins de perdre leur identité cultuelle et leurs valeurs en sortant du cocon de l’école privée, car le voyage leur donne un vrai sentiment d’appartenance à quelque chose qui les dépasse : Érets Israël et le sens que cette terre véhicule pour eux. Désormais, l’État juif ne représente plus seulement, dans leur esprit, un idéal vague et lointain, mais une « option de vie », selon l’expression de Daniel Benhaïm.
Axel Gantz