Le salon traditionnel de l’Agence juive de ce 26 novembre, en présence de la ministre de l’alya et de l’intégration, Sofa Landver, a été marqué par des annonces prometteuses sur le plan budgétaire et en matière de reconnaissance des diplômes.
« Habituellement, les candidats à l’alya se déplaçaient surtout au salon du mois de mars pour un départ prévu pendant la saison estivale. Désormais, ils viennent dès novembre, et leur projet est globalement mieux construit », constate le directeur de l’antenne française de l’Agence juive, Daniel Benhaïm. L’institution organise trois salons « généralistes » par an : à l’automne, peu avant le début du printemps, et en mai. Cette année, le premier s’est déroulé le 26 novembre au chalet de la Porte Jaune, dans le bois de Vincennes, puis en province, comme à l’accoutumée : à Lyon le 27 et à Marseille le lendemain.
A Paris, un peu moins d’un millier de visiteurs ont parcouru les stands, toujours plus nombreux au fil du temps. On a battu un nouveau record ce dimanche, avec cinquante-sept représentants de dix villes israéliennes différentes, du service de l’assurance maladie, du ministère de l’Education ou encore de multiples entreprises et associations d’aide à l’intégration. La ministre de l’alya et de la klita était présente. Sofa Landver, qui est l’une des leaders du parti russophone Israël Béténou, se heurte parfois à des préjugés consistant à penser qu’elle ne privilégierait pas les immigrants venus de l’Hexagone. Elle a souhaité démentir avec force cette idée reçue. « Mon budget pour la période 2014-2017 à destination de votre communauté, va être reconduit dans les mêmes proportions pour 2018-2020, dit-elle à l’intention d’Haguesher. Or, l’alya de France est en nette baisse. Cela signifie que des sommes plus conséquentes seront dévolues à chaque dossier. Quant aux francophones employés par mon administration, ils se multiplient alors qu’ils étaient réduits à la portion congrue il y a environ cinq ans ».
Mais surtout, Sofa Landver était accompagnée de Shoshana Goldberg. Responsable du secteur des infirmiers et infirmières au ministère de la Santé, c’était la première fois qu’une personne occupant cette fonction importante (avec soixante-dix mille professionnels concernés) se déplaçait à l’étranger. Dans ses bagages, une bonne nouvelle : il n’est plus désormais nécessaire, de passer un examen théorique complexe si l’on veut exercer dans cette branche en Eretz – et si l’on dispose d’au moins cinq années d’expérience. Shoshana Goldberg entendait vérifier par elle-même de quelle manière on pouvait faciliter davantage encore l’alya des infirmiers. S’agissant des pharmaciens, un décret gouvernemental daté du 22 novembre stipule que deux ans d’ancienneté suffisent désormais pour travailler dans l’Etat juif. Du côté de la reconnaissance des diplômes, il semble donc que les choses s’accélèrent enfin.
Les mieux informés savent aussi que les étudiants en médecine qui entrent en internat, peuvent dorénavant immigrer et reprendre leur parcours hospitalo-universitaire là où ils l’ont laissé, sans perdre de temps. C’était impossible auparavant. Daniel Benhaïm nous indique d’ailleurs que l’Agence juive projette de créer un programme visant à soutenir cette population particulière.
Autre nouveauté pour 2018 : à partir de janvier, la Sokhnout se « délocalisera » à intervalles réguliers dans plusieurs grandes communautés franciliennes (Créteil, Boulogne, Sarcelles…) afin de proposer des rendez-vous hebdomadaires en vue de préparer les dossiers d’alya, avant le passage obligé par les locaux de l’Agence situés dans le 14e arrondissement.
Daniel Benhaïm rappelle enfin que les équivalences de diplômes et permis de travail peuvent être obtenus de France, avant même de monter dans l’avion. Une révolution récente qui facilite grandement l’intégration des professionnels.
Axel Gantz