Nous sommes entrés dans la fête de ‘Hanouka qui nous rappelle la démarche exceptionnelle des ‘Hachmonaïm. Au lieu de célébrer leur victoire militaire sur les Grecs de l’empereur Antiochus et d’aller trinquer à la santé des vainqueurs, ils se sont précipités dans le Beth Hamikdach profané et ont commencé à le restaurer. Ils ont réparé l’autel des sacrifices et ont cherché d’emblée à allumer la Menora. C’était, pour eux, le sens profond de cette victoire. Ce faisant les ‘Hachmonaïm nous ont livré un enseignement primordial : dans le peuple juif, les célébrations doivent se faire dans la Kedoucha. Parfois ceux qui inaugurent une nouvelle maison font la fête sans compter. Ce faisant, ils passent à côté de l’essentiel qui est de célébrer cette nouvelle maison en récitant des prières et des divré torah. Il en est ainsi dans le calendrier hébraïque de Yom Kippour. Nous devrions être heureux de savoir que D.ieu va pardonner nos fautes. Eh bien non, nous restons toute la journée dans nos synagogues sans manger ni boire. Mes amis, nous devons savoir que toute chose qui nous rend heureux, si elle est déconnectée de sa source de kedoucha, elle ne sera pas bonne pour nous. Je voudrais, à l’occasion de cette belle fête de ‘Hanouka, vous relater une histoire qui m’est arrivée il y a plusieurs années. Je devais quitter Lyon et rejoindre assez rapidement Eretz Israël. Après vérifications, il s’est avéré qu’il n’y avait pas de vol direct mais seulement un vol qui effectuait la liaison via Zurich et Athènes. De telle sorte que je me suis retrouvé avec beaucoup d’émotion, dans ce qui était la capitale de la Grèce Antique, la ville d’Athènes. Et d’emblée, j’ai remarqué que mes pensées m’avaient projeté dans le passé à l’époque de la révolte des ‘Hachmonaïm contre le régime grec. Je me suis remémoré comment les Grecs avaient tout fait, à cette époque, pour déconnecter les Juifs de leur Torah par exemple en interdisant la pratique de la Brit Mila, le respect du chabbat, la pureté familiale. Et cela pendant 52 ans d’occupation grecque. C’est-à-dire assez pour qu’une partie de notre peuple perde son héritage. L’heure de min’ha est arrivée et sachant que je n’aurais pas minyan j’ai prié seul dans un coin. Et là je me suis dit que si j’avais vécu à l’époque d’Antiochus, j’aurais certainement été condamné à mort pour avoir eu l’outrance de prier ainsi. Peu après dans l’avion de la compagnie grecque Olympic qui nous conduisait vers Tel Aviv, un steward m’a proposé un repas casher et j’avoue y avoir vu là un symbole : les descendants de ces Grecs qui condamnaient à mort ceux de nos ancêtres qui respectaient les règles de la casherout, venaient me proposer un repas casher ! Et il faut comprendre que c’est ce qui fait que notre religion est Emet, vraie. Mes amis, le message de ‘Hanouka est très clair : c’est le combat de la Lumière face à l’Obscurité, un combat qui se termine par la victoire de la Lumière. Parfois, on a l’impression que c’est l’Obscurité qui va l’emporter, comme la nuit noire qui précède l’aube. Mais finalement la Lumière jaillit. Notre vie est un combat permanent entre ces deux notions : entre la Grèce et Israël, entre l’obscurité et la Lumière. Nous devons être capables dans nos choix de nous éloigner de l’obscurité et d’opter pour la voie de la Lumière. C’est là le sens du miracle de ‘Hanouka, grâce auquel Hachem nous a permis d’y voir plus clair, en écartant l’obscurité. ‘Hanouka nous ramène à notre passé glorieux, nous accompagne dans le présent et nous guide par sa Lumière éblouissante vers l’avenir. Que D.ieu vous protège et vous accorde la santé et la joie et que votre journal Haguesher apporte chaque semaine la Lumière dans tous les foyers juifs, par le mérite du Tsadik. Amen Ken Yéhi Ratzon