Un antique atelier de bougies a été découvert à Shikhin, en basse Galilée. La localité vieille de plus de 2000 ans située au nord de Tsipori, est mentionnée dans la Michna comme celle de la fabrication de poteries, ce que confirment les découvertes archéologiques récentes.
Le village de Shikhin, aussi connu sous le nom d’Asochis, datant du 2e au 4e siècle avant l’ère commune, est connu du Talmud comme une cité de production massive d’objets en terre cuite confectionnés avec l’argile noir de la région. Sur place, il existait un commerce de matières premières pour leur fabrication. Des fouilles entreprises en 2011-2012 ont révélé la présence d’une magnifique synagogue de la période romaine, parée de plâtres peints, d’un pilier et de grandes portes en pierre. Il y avait également sept moules pour fabriquer des bougies à l’huile et d’autres preuves d’une manufacture de poterie bien développée. Le site a probablement été abandonné au 4e siècle de l’ère commune, peut-être en raison d’un glissement de terrain survenu en 363 ou à la suite du soulèvement contre le césar romain Gallus, en 351. Mais en 2015-2017, nouvelle découverte à Shikhin. Au-delà de la confection d’ustensiles en terre cuite, le village a dévoilé pour la première fois en Israël, un atelier artisanal juif de bougies à l’huile datant du 1er au 2e siècle de l’ère commune, de même qu’une partie de la maison du potier, vraisemblablement un rebelle de Judée fuyant la répression romaine et réfugié en Galilée. La demeure simple, avec des sols en terre battue et probablement du plâtre de boue sur les murs, a révélé une surprise unique. Dans ce qui semble avoir été une cour, les archéologues ont décelé ce qui était apparemment un four spécial pour cuire des lampes à huile et d’autres petites poteries. Deux lampes à huile complètes et identiques ainsi qu’un petit bol ont été trouvés à l’intérieur. Dans l’une des pièces de la maison, des centaines d’éclats de bougies et une dizaine de chandelles presque intactes ont été aperçues, ainsi que des fragments de vingt modèles de moules à partir desquels les veilleuses étaient fabriquées et assemblées, dont certains décorés de grenades, de grappes de raisins, de rosettes, de vrilles et de feuilles mais aussi d’une menora avec des ramures de palmier de chaque côté. C’est la plus grande quantité de matrices à bougies mise au jour dans le pays. Les chandelles elles-mêmes étaient composées d’un matériau grossier de faible qualité. Elles semblent avoir été exécutées par des stagiaires, peut-être des membres de la famille qui exerçaient dans la profession. Dans le passé, un seul autre site de production de bougies a été découvert durant la période du Mandat britannique, dans le village arabe de Bet Natif dans les basses terres de Judée, aujourd’hui à la périphérie de la ville de Bet Chemech.
Les bougies de l’époque biblique
A l’époque antique, les lampes à huile étaient omniprésentes dans les maisons et les bâtiments. Les chandelles n’étaient pas en cire mais constituées de simples bolées en poterie (il y avait aussi des bols en pierre, en métal ou en verre) remplies d’huile. Dedans, une mèche, initialement faite de diverses matières végétales (comme le jonc, le roseau, le lin, le chanvre, la laine), puis remplacée par un filament de coton (comme aujourd’hui), ce qui produisait une flamme bleue et très peu fuligineuse. Les lampes étaient souvent fixées sur des chandeliers en argile, en bois ou en métal pour fournir de la lumière à l’intérieur ou placées dans des niches murales, sur des étagères ou même suspendues au plafond au moyen d’une corde.
Noemie Grynberg