S. Malka
Commençons par une anecdote : Il y a quelques années, la grève des chemineaux paralysait la circulation dans toute la région parisienne jusqu’à la réduire à zéro : pendant un mois et demi, pas un train n’a fait le chemin de la gare de l’est à la banlieue où se trouvait une école juive. De nombreux élèves faisaient le chemin de Paris à la banlieue, quotidiennement. Face à l’impossibilité de se rendre à l’école, il fallait réagir, mais comment ? Des élèves de terminale ne peuvent pas prendre tellement de retard ! Un groupe d’élèves s’est organisé : une dizaine de filles de terminale ont été accueillies par des familles juives de la communauté locale, proche de l’école. Ainsi, du lundi au vendredi, pendant plusieurs semaines, elles se retrouvaient après l’école, dînaient et faisaient leurs devoirs ensemble avant de rejoindre leurs « familles ». Inutile de préciser que les professeurs ont remarqué une bonne ambiance dans la classe. Ces élèves qui sont aujourd’hui mamans, sont restées attachées à leurs « familles » et se souviennent avec nostalgie de ces fameuses grèves… Qu’avons-nous a retenir de ceci ? Nous subissons les grèves. Nous pouvons nous lamenter, en vouloir à la moitié du monde pour le souci qu’elles nous causent, nous mettre de mauvaise humeur et contaminer notre entourage. Nous pouvons, ou plutôt, nous devons choisir une autre voie et pour une fois être opportuniste. Oui, il faut profiter de l’occasion qui se présente à nous ! Nous pouvons donner de nous-mêmes, tendre la main, chercher et trouver des solutions pratiques, originales, réjouir et apaiser. En d’autres termes, saisir l’opportunité de faire briller notre personnalité, d’illuminer notre m o n d e . Q u a n d avons-nous l’occasion de partager nos idées, notre imagination, de donner de nous-mêmes aux autres lorsque tout va bien et que chacun est concentré à ses affaires ? N’est-ce pas le message de ‘Hanouka ? les lumières qui brillent dans l’obscurité ? Rappelons le contexte de ‘Hanouka : En ce temps-là, la culture helléniste obscurcit le monde : En son nom, les juifs de Judée se voient interdits d’étudier la Torah, de pratiquer les mitsvot et de servir dans le temple. Le judaïsme est en danger, en voie d’extinction. Dans ce contexte, 13 personnes décident d’agir au péril de leur vie. Ils soulèvent le peuple contre leurs oppresseurs et la révolte se termine par une victoire et par la restauration du service divin. Mais ce n’est pas tout : Lorsqu’ils entrent dans le temple saccagé, ils sont dans l’impossibilité d’allumer la ménora, toutes les huiles étant souillées, mais ils cherchent… Ils agissent, donnent d’eux même, ils sont acteurs de leur vie, ils font le bien, la volonté de D.ieu sans cesse. Ils méritent l’aide de D.ieu et par miracle, ils trouvent une fiole d’huile pure. Par leur acte, ils illuminent le monde ! Retenons ceci : Les difficultés que nous rencontrons, petites ou grandes, personnelles ou nationales, sont l’obscurité dans laquelle notre lueur peut briller. Personne ne cherche la guerre mais tout soldat sait qu’il peut recevoir en une guerre plus de médailles qu’en une vie paisible entière… Notre objectif en ce monde n’est il pas d’amasser des mitsvot, des mérites, des médailles ? A chaque épreuve cherchons en nous la lueur, la flamme qui éclairera notre monde. La lumière est en chacun de nous, l’épreuve la fait ressortir, la met en valeur !