Cela fait plus d’un an que le beurre a pratiquement disparu des étals de nos supermarchés. Le manque se fait sentir partout et aucune solution ne semble pointer à l’horizon. Alors quel est le mystère qui touche la fabrication du beurre et pas celle de tout autre produit laitier ? La clé pour comprendre cette pénurie est que le beurre, contrairement à la plupart des autres produits laitiers, n’est pas commercialisé selon les règles de l’économie de marché. Le marché du lait en Israël est contrôlé et géré par l’Etat, qui fixe les quotas de productions et empêche l’importation sauvage. Toutefois, le prix du beurre est bien fixé par l’Etat. La crise vient du fait que le prix du beurre dans le monde, a augmenté pour diverses raisons ces derniers temps. La société Tara, qui détenait une partie du marché du beurre, a préféré fournir uniquement les institutions, et Tnouva ne produit pas assez pour répondre à toute la demande et n’a aucun intérêt à le faire, étant donné que le prix fixé par l’Etat ne lui permet aucun bénéfice. A cela vient se rajouter que les importations sont elles aussi bloquées par l’Etat. Le gouvernement a finalement autorisé plus d’importations en baissant les taxes, mais à condition que le prix du beurre reste le même. Sans bénéfice, les importateurs refusent d’importer, malgré les pressions du ministère de l’Économie. Alors que tous les pays ont légèrement augmenté le prix du beurre, en Israël il a simplement disparu des réfrigérateurs de nos supermarchés. C’est visiblement le prix à payer pour un prix imposé par l’Etat. En général, la population est favorable au contrôle des prix, en particulier sur les produits de base, évitant ainsi d’éventuelles augmentations. Mais dans le cas présent, on en constate les limites. Le prix du beurre joue le rôle de réglementation du marché en cas de pénurie. Si l’offre est faible et la demande en augmentation, le prix monte, ainsi d’un côté des gens économisent sur les besoins alors qu’en face, les entreprises tentent de trouver des moyens pour augmenter l’offre pour gagner de l’argent. Lorsqu’on empêche les prix d’augmenter, le système se grippe, et la marchandise manque. Proposer un paquet de beurre à cinq shekels n’est pas forcément juste, mais au moins cela donne la possibilité d’acheter du beurre. Le contrôle sur le prix du beurre empêche également d’en améliorer la qualité, pour les producteurs si le prix est imposé, autant investir au minimum dans le produit. Mais ce n’est pas le seul problème. L’Etat, en imposant des quotas et en limitant l’importation du beurre, participe largement à la crise. Cette pénurie du beurre doit alerter sur une gestion centralisée et sur le contrôle des prix. Si nous voulons une économie florissante et non une économie de pénurie, il faut se débarrasser de ce contrôle des prix et de la volonté de contrôler l’économie et laisser le marché fonctionner comme il sait le faire, mieux que n’importe quel fonctionnaire qui décide d’imposer un prix ne peut en décider.