Plus de 1000 enfants âgés de 5 à 15 ans viennent de faire leur rentrée au sein des 36 Talmudé Torah de Paris et d’Ile de France, sous l’œil bienveillant des 120 professeurs et directeurs. Or, pour une très grande partie d’entre eux, il s’agit avant tout d’un rendez-vous hebdomadaire unique avec le monde du judaïsme et la découverte de leur identité juive…
En effet, comme l’explique à Haguesher Colette Chiche, responsable de la formation des Talmud Torah au Consistoire de Paris, la plupart des enfants qui se rendent au talmud torah tous les dimanches sont scolarisés dans des écoles laïques et leurs familles sont ravies de chanter ou d’apprendre à travers les apprentissages de leurs enfants. Ils sont très enthousiastes de pouvoir donner à leurs enfants les bases du judaïsme, et ainsi les préparer à la bar et bat Mitsva. Soulignons d’ailleurs leur mérite à tous de se lever le dimanche matin, après une semaine d’école épuisante, alors qu’ils pourraient tranquillement rester dormir chez eux ! » Sans doute que la soif de connaissance est telle que parfois, les parents eux-mêmes s’assoient discrètement dans un coin de classe pour apprendre la signification réelle de telle fête, le sens de la Haggada de Pessa’h, ou encore la raison d’écouter la Meguila d’Esther le jour de Pourim, tandis que leurs enfants s’activent autour d’ateliers créatifs. « D a n s certaines classes, la dir e c t i o n i n v i t e volontiers les pare nts à rester pendant toute la durée des séances. Ils sont associés à toutes les fêtes et spectacles et en ressortent toujours très émus et reconnaissants, » confie Colette Chiche.
Maintenir ce lien précieux souvent fragilisé par une assimilation galopante, constitue sans aucun doute une des plus belles missions du Talmud Torah. Mais ce n’est pas tout. Dans le projet éducatif élaboré par Colette Chiche, par ailleurs chef d’établissement dans le laïc, il s’agit également de « favoriser la réussite pour tous les élèves, de développer l’acquisition des apprentissages, d’enrichir leurs connaissances, d’accompagner chacun dans la construction de sa vie d’adulte, avant et après la bar mitsva. Le tout en créant avec les parents une relation de confiance et de proximité. Nous entendons aussi renforcer la citoyenneté tout en développant un sentiment d’appartenance. » Et cela à travers des supports pédagogiques très modernes, des sorties culturelles, des journées ludiques, des chabbat pleins organisés, ainsi que des voyages en Israël destinés aux adolescents qui ne connaissent pas le pays, comme ce séjour organisé pendant les vacances prochaines de la Toussaint, par le consistoire et l’agence juive, pour le 13-17 ans. On le voit, le Talmud Torah est loin d’être un simple cours du dimanche. Il parvient à tendre cette perche indispensable afin de ne laisser personne sur le bord de la route. D’ailleurs le consistoire vient d’ouvrir l’an dernier une classe pour élèves aux besoins spécifiques, comme entre autres les enfants autistes. Le handicap ne doit en aucun cas être un frein pour apprendre au Talmud Torah.
Isabelle Azriel
Bon à savoir : Les inscriptions se font auprès du Consistoire de Paris et des communautés régionales. Possibilité de suivi en ligne, à travers le E-learning, avec des cours interactifs et un professeur de talmud torah, notamment pour ceux habitant loin de toute vie communautaire ou ne pouvant se déplacer.