Il aura donc fallu trois ans de procédure judiciaire pour innocenter définitivement l’historien Georges Bensoussan, accusé à tort par le Collectif contre l’Islamophobie en France (CCIF) et la Ligue des Droits de l’Homme -rien de moins- d’avoir émis des propos racistes sur les ondes de France Culture le 10 Octobre 2015.
En effet, dans un contexte post-attentat, quelques mois seulement après les attaques meurtrières de Charlie Hebdo et de l’hyperCacher en Janvier 2015, et alors qu’une dizaine de membres de la communauté juive avaient déjà été assassinés parce que juifs, l’historien était amené à s’exprimer sur le sujet de l’antisémitisme dans le monde musulman. Ainsi, citant de mémoire les propos du sociologue Smaïn Laacher entendus dans un documentaire, Georges Bensoussan confiait alors au micro de France Culture : « C’est une honte de maintenir ce tabou à savoir que dans les familles arabes en France, l’antisémitisme on le tète avec le lait de la mère ». Pour mémoire, le sociologue Smaïn Laacher, français d’origine algérienne, avait déclaré dans un film diffusé sur France 3 : « Cet antisémitisme il est déjà proposé dans l’espace domestique et il est quasi naturellement déposé sur la langue, déposé dans la langue. Une des insultes des parents à leurs enfants quand ils veulent les réprimander, il suffit de les traiter de juifs. Toutes les familles arabes le savent. C’est une hypocrisie monumentale que de ne pas voir cet antisémitisme, il est d’abord domestique. Il est comme dans l’air qu’on respire ». Or comme le rappelle dans le Figaro l’enseignante et essayiste Barbara Lefèvre : « Ce n’est pas un sociologue français d’origine algérienne qui sera poursuivi pour ‘provocation publique à la discrimination et à la haine’, mais un historien français, d’origines juive et marocaine… » avant de saluer, à travers cette relaxe, la victoire de la liberté d’expression. I.A