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4 Kislev 5785‎ | 5 décembre 2024

Rav Aharon Yéhouda Leïb Steinman

Rabbi Aharon Leib Steinman, a prominent Haredi rabbi currently living in Bnei Brak, Israel. He belongs to the Lithuanian branch of Judaism, and heads a division of the famed Ponevezh Yeshiva. Photo by yaakov Naumi/Flash90. **YATED NEEMAN & KIKAR SHABAT OUT** *** Local Caption *** äøá ùèééðîï, áðé áø÷, âãåì äãåø, úìîéã çëí øá ùèééðîï

Voilà maintenant un an qu’un des plus grands leaders spirituels du peuple juif, Rav Steinman זצ’ל , a quitté ce monde. Né à Kaminietz (Biélorussie) en 1913, le rav Aharon Yéhouda Leïb Steinman fut élevé dans la ville de Brisk, ville à l’époque célèbre pour ses yéchivot et sa Torah florissante, et où il reçut entre autres l’enseignement du rav Its’hak Zeev Soloveichik, plus connu sous le nom de Brisker Rav. Enrôlé par la toute jeune armée polonaise en 1937, Rav Steinman parvint à s’enfuir et gagna non sans effort la ville de Montreux (Suisse). Ce n’est qu’une fois là-bas qu’il put à nouveau s’adoanner à l’étude de la Torah en toute sérénité. Unique survivant de sa famille, Rav Steinman fut placé à l’issue de la seconde guerre mondiale dans un camp de réfugiés aux environs de Bâle. Après son mariage en 1944 avec Tamar/Tema – Kornfeld, Rav Steinman prit la décision d’émigrer en Eretz Israël. D’abord installé à Peta’h  Tikva, il fut rapidement nommé à la tête de  la yéchiva Hafetz Haïm à Kfar Saba. Très peu de temps après, il fut proposé à rav Steinman de prendre la direction de la célébrissime yéchiva de Ponevez (prononcer Pognovitch) à Bné Brak. A la ptira – décès de Rav Eliachiv en 2012, Rav Steinman
reçut le titre de Gadol Hador- littéralement Grand de la génération ; et devint dès lors la principale référence lorsque se posèrent des questions nécessitant le conseil d’un homme dont la vie était entièrement inspirée par la Torah. Le 24 Kislev 2017, Rav Steinman disparut à l’âge de 104 ans. Ses
funérailles rassemblèrent plus de 600 000 personnes, venus des quatre coins d’Israël dire adieu à ce grand maître de la Torah. Son mot d’ordre : vivre dans la  plus grande simplicité D’éminents visiteurs affluaient du monde entier afin d’obtenir tantôt une bénédiction, tantôt un conseil du Gaon. De nombreux témoins affirment avoir vu Ehoud Barak (ancien Premier ministre de l’Etat d’Israël) enjamber sans façon la fenêtre du bureau de rav Steinman : une manière peu formelle destinée à la fois à assurer la sécurité du Premier ministre et à contourner l’interminable file de ceux qui désiraient également s’entretenir en privé avec le Rav. Toutefois, la pièce dans laquelle rav Steinman recevait jeunes et vieux, riches et pauvres, influents dignitaires ou simples pères de famille, était la même pour tous. Un minuscule bureau, qui faisait également office de chambre à coucher, aux murs nus et avec pour tout ornement de simples placards de bois, mais dont les étagères débordaient de centaines de livres de Torah sans cesse consultés. La simplicité de Rav Steinman ne cessa pas d’impressionner chacun de ceux qui rendaient visite au tsadik. L’ambassadeur d’Israël au Japon confia ne jamais avoir vu d’homme de si grande envergure vivre dans des conditions si modestes. Pourtant, à de multiples reprises, donateurs et admirateurs du Rav se proposèrent de financer la rénovation de sa maison, qu’il s’obstinait à refuser. Lorsqu’un jour se présenta un pauvre peintre à la recherche de travail à l’entrée du 5, rehov Hazon
Ich (lieu de résidence de rav Steinman), les proches du Rav se réjouirent de ce prétexte tant attendu, qui, ils l’espéraient, permettrait d’obtenir le consentement du Rav à la rénovation de sa maison. L’appartement fut donc repeint. Quelque temps après, un incendie recouvra à nouveau de suie les murs de l’appartement de Rav Steinman. Loin de se lamenter sur cet incident, Rav Steinman déclara « Un incendie n’est jamais fortuit. Il est certainement dû au fait que j’ai repeint ma maison ». Ainsi vivait Rav Steinman, dans le plus grand dénuement et dans la plus grande modestie. D’ailleurs, l’humilité de Rav
Steinman était telle qu’il demanda que ne soient pas dits à son propos de hespédim (louanges sur le défunt), que ne soient pas non plus imprimées d’annonces publiant son décès ou encore qu’aucune épitaphe autre que « Ici repose Rabbi Aharon Yéhouda Leïb, fils de Rabbi Noa’h Tsvi Steinman » ne soit gravée sur sa tombe. Car aucune tâche n’était trop humble à ses yeux… L’immense popularité dont jouissait Rav Steinman provenait aussi de l’intérêt qu’il portait à chacun des membres du peuple
juif. Il advint un jour que l’un de ses Gabbaïm (assistants), qui devait rendre visite au nom du Rav à une quelconque famille de Jérusalem, frappa par erreur à la porte d’une autre famille portant le même nom. S’apprêtant à immédiatement rebrousser chemin, le Gabbaï réalisa qu’il avait fait irruption dans une maison de deuil, et décida de rester afin d’accomplir la mitsva de Ni’houm avelim- consolation des endeuillés. Rapidement, le Gabbaï réalisa que l’un des endeuillés avait été  autrefois l’élève de Rav Steinman, environ cinquante ans plus tôt. A son retour à  Bné Brak, le gabbaï mentionna avoir fait la rencontre d’un ancien élève du Rav. Bien que ne se souvenant plus du nom de cet élève, le Rav se leva immédiatement et pria son Gabbaï de le conduire à Jérusalem, car si « l’un de mes élèves est en chiva
(7 jours de deuil), alors il est de mon devoir de lui rendre visite ». Voici une dernière histoire qui permettra de mettre en valeur l’importance qu’accordait Rav Steinman à chaque petit détail, détail qui prenait toute sa valeur lorsqu’il était lié à une mitsva de la Torah. Des milliers de personnes pourraient certifier que Rav Steinman passait le plus clair de son temps plongé dans l’étude, ne levant la tête de son séfer (livre) que pour une raison qu’il aurait jugé importante. Cependant, à la veille de ‘Hanouka, l’un de ses camarades d’étude de Montreux dit l’avoir vu s’arrêter année après année une demiheure avant l’allumage afin de rouler luimême les mèches nécessaires à l’allumage de la ‘hanoukia. Ces histoires ne décrivent que partiellement la grandeur de cet immense sage disparu depuis maintenant un an. A travers ces récits, nous parvenons malgré tout à lire en filigrane les qualités qui ont éveillé  l’admiration de milliers de Juifs à travers le monde : à savoir l‘humilité et la simplicité de ce grand Rav, et l’amour qu’il ressentait envers chacun des membres de son peuple.

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