Cela fait bien longtemps que l’on sait en Israël que l’Agence de l’ONU pour les Réfugiés palestiniens (UNWRA) est de facto, la complice des terroristes palestiniens du Hamas dans la Bande de Gaza. Ce que l’on apprend, en particulier grâce aux informations patiemment recueillies par le chercheur israélien David Bedein, c’est que le Hamas a réussi à noyauter l’Agence Onusienne en y introduisant certains terroristes patentés.
Depuis plusieurs mois, l’UNWRA est dans le collimateur de l’administration Trump. En janvier 2018, les Américains ont frappé un grand coup contre cette Agence de l’ONU qui a pour mission d’épauler les réfugiés palestiniens et ont décidé de réduire de près de 4/5e leur contribution au financement de cet organisme. Motif : le refus de Mahmoud Abbas de revenir à la table des négociations avec Israël à la suite de la décision du Président Trump de transférer l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem. Réagissant à l’époque à ce coup dur, le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres avait affirmé : « L’UNWRA n’est pas une institution palestinienne mais une institution de l’ONU ». Officiellement, Guterres avait raison. Mais une enquête d’un chercheur israélien, David Bedein a prouvé qu’il n’en n’était rien et que les instances de l’UNWRA étaient noyautées par des cadres terroristes du Hamas dans la Bande de Gaza : « Toute personne honnête et pétrie de bon sens sait que le mouvement terroriste palestinien a, depuis plusieurs années, pris le contrôle de l’Agence de l’ONU » affirme cet expert qui dirige le Centre de Recherche politique du Moyen-Orient et suit depuis deux décennies les
développements dans la Bande de Gaza. Parmi les dizaines de rapports qu’il a publiés au fil des ans sur la situation des Palestiniens dans les territoires, et qui ont été ensuite envoyés au Congrès américain il en est un, relativement récent, qui énonce les noms des terroristes patentés du Hamas qui sont ni plus ni moins que des fonctionnaires de l’organisation onusienne. Certains de ces « militants » sont mêmes des directeurs d’école, et d’autres des membres des syndicats professionnels. Bedein évoque le cas des nombreux activistes du Hamas ou d’autres organismes terroristes très proches de l’Unwra et infiltrés dans tous les rouages de l’organisation depuis plusieurs années : « Ils détiennent notamment d’importants postes de direction dans les établissements scolaires, mais également dans les syndicats professionnels. Leur mission prioritaire est d’imposer la vision islamiste dans les écoles et dans toutes les couches de la société palestinienne. » Souhail El Hindi est sans aucun doute le meilleur exemple de cette symbiose entre l’UNWRA et le Hamas. Alors qu’il était l’un des leaders du mouvement terroriste palestinien, il a été nommé, il y a de nombreuses années, directeur de toutes les Ecoles de la Bande de Gaza financées par l’UNWRA. On l’avait vu dans les années 2000, inaugurant l’une de ces écoles aux côtés du leader historique du Hamas, le cheikh Ahmed Yassine. Lors de son intervention, il n’avait pas hésité à encenser les terroristes kamikazes sortis des écoles de l’UNWRA et avait alors clamé que
« le chemin vers la Palestine passait par le sang des martyrs. Les élèves martyrs forgent l’histoire en faisant exploser leur corps », avait-il affirmé. Visiblement gêné, le porte-parole de l’UNWRA, Chris Ganz, a été contraint de reconnaître l’appartenance de Souhail El Hindi au Hamas. Mais une chose est sure : sans des pressions internationales sur l’UNWRA, les responsables de l’Agence onusienne n’auraient jamais osé licencier El Hindi. En 2017, des élections se sont tenues au sein du bureau politique du Hamas dans la Bande de Gaza. Parmi les 15 membres du bureau, deux employés de l’Unwra ont été élus : le même Souhail El-Hindi, qui préside aussi l’association des fonctionnaires de l’UNWRA et l’ingénieur Mohamed El Jamchi, directeur du département d’ingénierie de l’UNWRA. Ce n’est que lorsque les médias israéliens et palestiniens ont révélé ces deux noms que l’UNWRA a décidé de limoger El Hindi. Mais ce n’est pas tout : le Hamas a réagi récemment par l’intermédiaire de son directeur du département des réfugiés Atsam Edouane. Celui-ci a mis en garde contre les conséquences graves que pourrait avoir une réduction des budgets de l’UNWRA : « Une atteinte au financement de l’UNWRA aura un impact négatif sur les services attribués aux réfugiés palestiniens. Cela amènera des millions de réfugiés à réclamer leurs droits, ce qui conduirait à de nouveaux conflits dans la région. ». Selon Edouane, les États-Unis n’ont plus le pouvoir d’arrêter le financement à l’UNWRA, étant donné que l’organisme fonctionne sous mandat de l’ONU et non sous l’autorité des Américains ou d’Israël. Il a appelé l’administration Trump à « augmenter le budget de l’Agence au lieu de le réduire comme le souhaite Israël. » Il a également appelé l’UNWRA « à ne pas céder aux pressions et à poursuivre son travail humanitaire ». Edouane va plus loin : il revendique le droit des employés palestiniens de l’UNWRA à «faire de la politique», ou en d’autres termes, à militer au sein du Hamas : « Tout Palestinien qui travaille à l’UNWRA a le droit de faire de la politique. Il n’est pas possible qu’un
Palestinien renonce à son action politique en faveur de la question palestinienne parce qu’il travaille à l’UNWRA ! », a-t-il affirmé. Il dément que le Hamas a pour objectif de pénétrer toutes les instances
internationales qui agissent dans la bande de Gaza, mais a précisé que l’UNWRA ne pouvait pas licencier des employés affiliés au Hamas, à moins de faire usage d’un « nettoyage ethnique », ce qui est de l’ordre
du très choquant. David Bedein affirme que de facto, la liste des terroristes du Hamas maintenus dans
les rangs de l’UNWRA, serait même bien plus longue. Qui plus est, c’est le Hamas qui a dicté les contenus des manuels scolaires enseignés aux jeunes palestiniens de Gaza dans les écoles de l’UNWRA et il s’agit, on l’aura compris, de messages éducatifs particulièrement radicaux comme si l’UNWRA portait elle-même ce type de message. Inutile de rappeler lors de l’opération « Bordure protectrice », en juillet et août 2014, onze missiles ont été tirés par des terroristes du Hamas à proximité d’une école de l’UNWRA, d’un centre de distribution de nourriture, ou encore d’un hôpital. Des explosifs ont été dissimulés dans un centre de soins et ont coûté la vie à trois soldats israéliens. Là encore, la liste de ces actes terroristes au coeur de bâtiments de l’UNWRA est très longue, presque sans fin. Concrètement, la décision américaine de geler une part très conséquente du budget de l’UNWRA a eu très vite des répercussions : le mouvement peut fournir de moins en moins de services vitaux à sa population et cette population reçoit de moins en moins d’allocations et de soins. Selon David Badein, il faut tout faire pour
que l’UNWRA comprenne que le Hamas ne peut plus se permettre de régner en l’organisme onusien. Sous couvert d’actions humanitaires, le Hamas impose ses vues alors que les camps de réfugiés sont
totalement délaissés. Au lieu que ce soit l’UNWRA qui vienne en aide aux démunis palestiniens, c’est le Hamas qui accompli cette « mitsva ». Et c’est d’ailleurs ici que l’Autorité Palestinienne rejoint le Hamas : en refusant d’améliorer les conditions de vie offertes aux démunis, le Hamas et les Palestiniens empêchent le démantèlement des camps, et maintiennent l’illusion d’un Droit au retour en Palestine. Le maintien dans la misère entretient la haine et les revendications contre Israël. Selon Bedein, l’UNWRA n’a plus de raison d’être si elle ne peut aider les réfugiés à sortir de la misère. Et il explique : « Le financement de l’organisme doit être conditionné par un changement des contenus des livres scolaires et l’arrêt de l’enseignement de la haine d’Israël, le démantèlement des camps de réfugiés et la construction de nouvelles villes où ils seraient installés dans des conditions de vie normales, comme cela aurait dû se passer après l’évacuation du Goush Katif par les Israéliens ».
Israel Katzover