Agression antisémite, à Paris, dans la nuit du 2 au 3 septembre : Samuel, vingt-cinq ans, étudiant en journalisme, traversait le pont Alexandre III quand un individu à scooter lui a dérobé un pendentif accroché à son cou. Voyant qu’il s’agissait d’une maguen David, il est revenu avec deux autres assaillants qui ont jeté le jeune homme à terre et l’ont roué de coups en le traitant de « sale Juif ». Les malfrats sont tous d’origine nord-africaine, semblet- il. Ils ont pu prendre la fuite, laissant leur victime gravement commotionnée. Cependant, elle n’a pas été hospitalisée, ses blessures aux bras et aux genoux restant superficielles. Sammy Ghozlan, président du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme
(BNVCA), précise à Haguesher que Samuel a vu sa plainte rejetée lorsqu’il s’est présenté au commissariat du 8e arrondissement pour raconter les faits. Les policiers l’ont trouvé éméché et n’ont pas jugé son récit suffisamment crédible. Indigné, Sammy Ghozlan l’a orienté vers le commissariat du 19e où il a été pris au sérieux. Le BNVCA a informé l’IGPN, la « police des polices », sur l’attitude surprenante des fonctionnaires du 8e et réclamé une enquête rapide à ce sujet. Le philosophe Bernard-Henri Lévy a réagi immédiatement, qualifiant l’agression de « violence crasse qui n’est plus supportable. Cette banalité du mal devient abominable. Les larmes de crocodile de nos faux amis me donnent, d’avance, la nausée », a-t-il écrit sur Internet. Les organisations juives ont demandé une réponse forte des pouvoirs publics. Une fois de plus… Entre-temps, on a appris que le président de l’Université Grenoble-Alpes (UGA), Patrick Lévy, était visé lui aussi par des antisémites qui ont tagué une dizaine de messages haineux à son encontre sur les murs du campus entre le 1er et le 2 septembre. On pouvait lire, entre autres insultes ordurières : « La rentrée, ça gaze (ra) ? » Le maire écologiste de la métropole dauphinoise, Eric Piolle, a condamné l’incident mais n’est pas complètement innocent dans cette affaire. Il a en effet laissé prospérer le BDS dans la ville et la popularité de ce mouvement anti-israélien radical est préoccupante chez les étudiants grenoblois. Une atmosphère électrique hélas propice aux débordements antijuifs.
Axel Gantz