Le mois de septembre dope d’environ 6 % les ventes des différentes chaînes de distribution dans les domaines de l’alimentation, des articles ménagers, des vêtements et des biens durables. Et comme chaque année à l’approche de Tichri, les consommateurs israéliens assistent impuissants à la flambée des prix malgré les promotions.
Ces derniers temps, la baisse des prix des volailles risquait de mettre en péril un certain nombre d’abattoirs, entraînant une augmentation des coûts pour tous les autres équarrisseurs et producteurs. Aussi certains grands abattoirs ont-ils déclaré mi-août aux détaillants que la cherté du poulet augmenterait à l’approche des fêtes, affirmant que depuis plusieurs années, ils se trouvent dans une situation difficile et qu’ils perdent des millions de shekels chaque mois en raison du montant relativement bas auquel ils vendent les volailles à des chaînes qui les revendent ensuite plus cher aux consommateurs. Cependant, certains détaillants comme Rami Levy, n’envisagent pas de répercuter l’augmentation pour le moment. La volaille rejoint une longue liste d’aliments prévus à la hausse : jusqu’à 3,4 % pour les produits laitiers non transformés non réglementés de Tnouva et Tara, la viande congelée, le thon, le riz, le thé Wissotzky et le sel. Selon les analystes, depuis la protestation du cottage en 2011, il n’y a pas eu une telle vague de revalorisation sur le marché des biens de consommation. Pourquoi ces hausses ? Les entreprises expliquent que la raison est une augmentation des prix des matières premières. En effet, la hausse des tarifs de la viande casher provenant d’Amérique latine conduit à un bond d’au moins 15 % à 18 % du coût des produits, même pour les certifications badatz.
En mai, il était encore possible d’acheter du boeuf congelé lamehadrin relativement bon marché entre 13 et 17 NIS le kilo, mais aujourd’hui les prix ont grimpé à 25 et 30 shekels. Soit une augmentation de près de 100 %. Cela est dû à plusieurs facteurs. En plus de la hausse de la cote du bétail en Amérique du Sud, il faut compter les nouvelles dispositions du Rabbinat pour l’abattage casher des bovins qui réduisent leur agonie, ce qui techniquement, prend plus de temps – 40 à 50 têtes de bétail par heure au lieu de 100. Une autre restriction du Rabbinat stipule que pas plus de 300 bêtes ne seront abattues par jour. Ainsi, de 500 à 700 bovins, la production a chuté à 300. Et donc les prix augmentent en conséquence.
Les principaux importateurs, tels que Neto, Lachowitz, Shilo, Paskovitz et autres, ont de la sorte naturellement reporté la hausse sur les consommateurs. Cela après une longue période durant
laquelle ils ont, selon leurs dires, vendu à perte aux chaînes de distribution. Des mesures contre la vie chère Aussi le ministre des Finances Moché Kahlon a-t-il discuté des moyens de réduire le coût des produits alimentaires à la rentrée et tenté fermement de mettre fin à la hausse continue des prix des denrées de première nécessité. Pour cela, il appuie une mesure visant la réduction des taxes d’importation pour encourager la concurrence et diminuer la facture. Une autre option serait d’annuler
les quotas d’importation. C’est chose faite concernant les tomates, notamment en provenance de Turquie. Ce qui provoque la colère des maraîchers israéliens qui craignent des répercussions économiques dans leur secteur. Pour les rassurer, le ministère de l’Agriculture a assuré qu’il s’agit d’une mesure temporaire de quelques semaines seulement. Par ailleurs, ce dernier estime que la nouvelle
réglementation commerciale des entreprises de conditionnement entraînera une nouvelle hausse, en particulier sur le raisin blanc, les pêches et nectarines, les grenades et les poires. Pour les pommes
en revanche, les prix ne devraient pas monter en raison de la production excédentaire cette année. Ainsi globalement, les fêtes de Tichri ont un coût non négligeable pour les consommateurs israéliens. Ce qui ne les empêchent pas, chaque année, de les célébrer sans compter.
NOÉMIE GRYNBERG