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12 Heshvan 5785‎ | 13 novembre 2024

A malin, malin et demi, Les ‘harédim ne sont pas tombés dans le piège électoral de Nétanyaou

Deputy Health Minister Yaakov Litzman attends the opening of the election campaign offices of Jerusalem mayoral candidate Yossi Daitch in Jerusalem on October 4, 2018. Photo by Yonatan Sindel/Flash90 *** Local Caption *** éåñé éåñé ãééèù îúîåãã øàùåú òéøééú éøåùìéí çøãé îéøåõ áçéøåú éò÷á ìéöîï

Dans son discours lundi lors de la séance inaugurale de la session d’hiver de la Knesset, le Premier ministre a évoqué les grands dossiers sécuritaires comme l’Iran, la situation tendue à Gaza. Il a vanté les mérites de l’Etat d’Israël et fustigé l’opposition. Par contre, il s’est refusé à évoquer des élections anticipées. Peut-être parce que la veille le Conseil des Sages de la Torah lui avait coupé l’herbe sous le pied. Analyse.

Durant les très grandes vacances parlementaires qui se sont terminées ce lundi, les rumeurs d’élections anticipées n’ont cessé de s’amplifier. Les observateurs n’ont cessé de prétendre que Binyamin Nétanyaou  était parvenu à la conclusion qu’il fallait devancer les élections et ce au moins pour deux excellentes raisons : la première c’est bien évidemment les sondages qui sont de plus en plus favorables au Likoud. Selon ces sondages, si des élections avaient lieu aujourd’hui, le Likoud l’emporterait largement avec plus d’une trentaine de mandats, loin devant le Parti de Lapid, Yech Atid (autour de 18 mandats) et encore plus loin devant le Camp Sioniste (en pleine déconfiture, autour de 12 mandats). Quant à la coalition gouvernementale actuelle, elle pourrait se reformer après ces élections et même se consolider avec l’arrivée probable du parti de Orly Levy Abecassis. La seconde raison qui pousserait le Premier ministre à devancer les élections est liée aux affaires judiciaires le concernant. Mr Nétanyaou veut pouvoir connaître la décision du conseiller juridique du gouvernement concernant les dossiers 1000, 2000 et 4000, après avoir été reconfirmé par le peuple dans sa fonction de chef du gouvernement.
Cela pourrait peut-être dissuader le Dr Mendelblit d’inculper un Premier ministre à nouveau plébiscité.
Mais Binyamin Nétanyaou n’est pas un novice en politique. Il sait que ce peuple israélien a pour tradition « républicaine » de sanctionner celui ou ceux qu’il considère comme responsables du devancement des élections. Et par conséquent, ces dernières semaines, Mr Nétanyaou a sous entendu que si des élections anticipées devaient intervenir, ce ne serait pas à son initiative mais plutôt à cause de la rigidité d’une partie des formations orthodoxes, en l’occurrence la Agoudat Israël de Yaacov Litzman, l’une des deux composantes, avec Deguel Hatorah, du Judaïsme unifié de la Torah, qui refusait de valider le projet de loi sur l’enrôlement des élèves des yéchivot. Pas plus tard que dimanche matin, en ouverture de la réunion du conseil des ministres, Mr Netanyaou a vanté les mérites
de la loi rappelant que celle-ci avait été préparée par les services de Tsahal et il a sous-entendu que si l’on allait vers des élections, ce serait à cause du refus persistant de l’Agouda de la valider. Ainsi Mr Nétanyaou aurait pu concrétiser son projet d’élections anticipées tout en en rejetant vers les ‘harédim la responsabilité. La manoeuvre était habile. Mais à malin, malin et demi. En effet, les orthodoxes ont piégé le Premier ministre, dimanche soir, lorsque le Conseil des sages de la Torah de la Agouda a annoncé qu’il était prêt à envisager un compromis à propos de la loi sur l’enrôlement. Concrètement, le Conseil
a renvoyé la balle vers le Premier ministre en lui signifiant qu’il n’avait pas l’intention
de se prêter à son petit jeu. Apparemment donc si Mr Nétanyaou veut vraiment devancer les élections il devra trouver un autre prétexte, peut-être au travers du projet de loi sur la conversion. Lundi, le Premier
ministre a déclaré au Israël Ayom qu’il n’avait pas précisément besoin de prétexte pour provoquer des élections anticipées alors que l’on entre dans la dernière année de la 20e Knesset. Nous serons fixés probablement dans les prochaines semaines. Et peut-être même avant.
Daniel Haïk

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