Haguesher vous propose d’effectuer une petite tournée chez quelques Guedolim pour apprécier leur application dans l’accomplissement des Mitsvot de cette fête marquée par une joie débordante. Certains des Rabbanim évoqués ne sont plus parmi nous, mais leur exemple édifiant reste et restera une source d’inspiration pour toutes les générations à venir.
La Soucca du Rav Yéhouda Tsadka Zatsal (1910-1991) Tout au long des sept jours de Souccot, Rav Yéhouda Tsadka Zatsal était particulièrement joyeux et son visage était rayonnant. Pour lui, le fait de s’installer dans la Soucca était considéré comme une chance inouïe similaire à celle de se trouver entouré et protégé par les colonnes de nuées. Sa joie était si intense qu’elle était fort communicative et tous ceux
qui venaient lui rendre visite s’en imprégnaient ! Lorsqu’il déménagea du quartier de « Guéoula » pour s’installer dans le quartier « Beth Israël », il occupa un appartement moins spacieux que le précédent. Toutefois, la cour dont il disposait était plus grande et sa Soucca était forcément plus grande. Il s’exclama alors:« Ne serait-ce que pour avoir une plus grande Soucca, cela vaut la peine de déménager !» Le jour de Hochaâna Rabba, l’on pouvait constater que la joie du Rav était moins intense que les jours précédents. Pourquoi ? Car il savait qu’il devait bientôt quitter sa Soucca qu’il appréciait tant et, en sortant de la Soucca, il déclarait : « Nous devrons attendre une année entière avant d’avoir à nouveau le
mérite d’accomplir la Mitsva de Soucca ! » Souccot chez le Rav Ovadia Yossef Zatsal (1920-2013)
La Soucca du Rav était construite chaque année par quelques ba’hourim et, de façon impressionnante, il s’avérait que cette Mitsva constituait une Ségoula pour trouver son âme-soeur au courant de l’année
et ils se mariaient l’année même ! Pendant la fête de Souccot, le Rav Ovadia Yossef ne modifiait pas ses habitudes, il était plongé dans son Limoud, à la seule différence qu’il étudiait dans sa Soucca. Pendant
les jours de ‘Hol Hamoëd, les visiteurs affluaient : Rabbanim, Dayanim ou politiciens tenaient à recevoir la bénédiction de leur Rav. Ce dernier accueillait chacun d’eux avec beaucoup de chaleur et d’affection.
Au cours des repas de fête le Rav Ovadia accordait une attention particulière à ses petits-enfants. Doté de patience, il se mettait à leur niveau pour s’entretenir des sujets halakhiques de la fête. Chez le Rav Aharon Yéhouda Leïb Steinmann Zatsal (1914-2017) En ce qui concerne la Mitsva des Arbaât Haminim, le Rav Steinmann veillait à choisir un bel Etrog, conforme à toutes les facettes de la Halakha stipulée par le ‘Hazon Ich et sur celui-ci il récitait la Berakha. Puis, étant donné qu’il disposait de différents types d’Etroguim soigneusement choisis par ses proches, il agitait à nouveau les quatre espèces avec les autres cédrats. Après avoir procédé à la Mitsva du Loulav, il laissait les fidèles qui priaient avec lui utiliser ses propres Arbâat Haminim pour accomplir la Mitsva. A l’issue du premier jour de fête, une Sim’ha Beth Hachoéva était organisée dans sa Soucca, en comité restreint.Le Gadol
était alors entouré de ses enfants, petitsenfants, arrières pet its-enfants et de quelques proches. Ensuite,
il avait l’habitude d’enchaîner avec le Sim’hat Beth Hachoéva qui avait lieu dans le quartier « Chikoun Hé », à Bné-Brak. Tout au long des sept jours de Souccot, des dizaines de descendants du Rav se rendaient chez lui et profitaient de ces moments privilégiés pour étudier avec le Maître de la génération et s’entretenir des sujets de la fête. La foule de visiteurs affluait chez le Rav Steinmann Zatsal, que ce soit pour recevoir une bénédiction ou pour demander conseil. Le Gadol, quant à lui, n’avait pas
coutume de faire de visites particulières. Chez le Rav ‘Haïm Kaniewsky Chlita Le Gadol Rav ‘Haïm Kaniewsky Chlita maintient son rythme d’étude habituel, ses horaires et son programme durant la
semaine de Souccot. Si pendant l’année, Rav ‘Haïm rédige de nombreuses réponses halakhiques, pendant ‘Hol Hamoëd, il est très strict à ce sujet et veille à ne rien écrire, même s’il s’agit de ‘Hidouché Torah. Du vivant de son beau-père, le Rav Yossef Chalom Elyachiv Zatsal, il avait l’habitude de lui rendre visite à ‘Hol Hamoëd Souccot et à cette occasion, il récitait la Berakha, «… qui a attribué de Sa sagesse à ceux qui Le craignent ». De nos jours, le Maître de la génération a encore coutume de se rendre à Jérusalem pour aller au Kotel un jour de ‘Hol Hamoëd. Et du côté du Admour de Belz… Pour accomplir la Mitsva du Loulav, le Admour de Belz, Rav Yssaskhar Dov Roka’h, utilise chaque jour un autre Etrog. En effet, à la veille de la fête, de nombreux ‘hassidim se font le plaisir de choisir le meilleur Etrog qu’ils puissent trouver pour le Admour si bien que le Rebbe en dispose de plusieurs… les uns plus Méhoudarim que les autres. Tous les matins de ‘Hol Hamoëd, des milliers de ‘hassidim issus de tout Israël, se déplacent pour venir prier avec le Admour, à Jérusalem. Chaque soir de ‘Hol Hamoëd, un « Tish »
est organisé dans la grande Soucca de leur somptueuse synagogue aux dimensions grandioses, à Jérusalem, sous la tutelle du Admour de Belz. Mais le « grand Tish central» a lieu le jour de la fête où l’on accueille Yossef Hatsadik. A cette occasion, le Admour distribue à ses ‘hassidim un morceau de pain, en guise de Ségoula pour la Parnassa… à l’instar de Yossef Hatsadik qui s’était chargé de nourrir l’Egypte pendant les années de famine.
Yokheved Levy