Le nom de Rachi est connu de tous… En effet, comment pourrions-nous aborder les textes de la Torah ou du Talmud sans l’aide précieuse des commentaires de Rachi. Mais, que savons-nous de la vie de ce grand homme ?
Rabbi Chlomo Its’haki naquit à Troyes (France) il y a près de 1000 ans et est réputé pour être un descendant du roi David. Son père, Rabbi Its’hak, était un grand savant mais très pauvre. Il gagnait une maigre subsistance de son commerce de vin.
Une merveilleuse histoire est racontée au sujet de la naissance de Rachi. Un jour, son père trouva un diamant rare. « Désormais, plus de pauvreté », se dit-il. Il se rendit auprès d’un joailler pour le lui vendre. Néanmoins, le joailler n’avait pas assez d’argent pour acheter un diamant d’un tel calibre et il suggéra à l’évêque de l’acheter. Celui-ci était effectivement à la recherche d’un beau diamant pour décorer sa croix et était prêt à débourser une somme importante pour acquérir cette pierre. Cependant, lorsque Rabbi Its’hak fut informé des intentions de l’évêque, il se rétracta et refusa de lui vendre sa pierre. Et, conscient qu’elle lui serait, sans doute, prise de force, il la jeta à la mer. Ainsi, pour ne pas que son diamant ne soit utilisé à des fins impurs, il renonça à la belle fortune que cette vente aurait pu lui procurer. Une voix céleste retentit alors : « Par le mérite de ce grand sacrifice, tu seras béni d’un fils qui éclipsera toutes les pierres précieuses dans le monde et la lumière de sa Torah brillera pour toujours ». L’année suivante, il eut un fils qu’il nomma Chlomo, aspirant à ce qu’Hachem lui accorde une sagesse similaire à celle du roi Salomon.
Dès son enfance, Rachi se distingua par sa mémoire prodigieuse. Il étudia d’abord auprès de Rabbi Yaakov ben Yakar à Mayence.
Adolescent, il se rendit à Worms pour étudier la Torah auprès d’érudits. Avec zèle et assiduité, il y étudia pendant huit années avant de regagner sa ville natale. A 20 ans, il passa déjà pour un maître accompli. Dès 25 ans, il poursuivit seul son étude et sa renommée de grand érudit ne tarda pas à se répandre à Troyes où des milliers d’étudiants accoururent chez lui pour bénéficier de son enseignement. Puis, il fut désigné Rav de Troyes mais refusait de percevoir le moindre salaire et gagnait sa vie, comme son père, par la vente de vin.
A un âge précoce, Rachi commença à rédiger son célèbre commentaire du Tanakh et du Talmud, dans un langage simple et concis, afin de permettre à tout un chacun de comprendre les textes. Très modeste, il hésita à publier son commentaire qu’il passa en revue à trois reprises. Pour s’assurer que son commentaire soit bien accueilli, il écrivit ses explications sur des feuilles de parchemin et prit la route pour un voyage qui allait durer deux ans. Il rendit visite à différents institutions de Torah sans jamais révéler son identité. Comment s’y prenait-il ?
Comme un simple étudiant, il prenait place à la Yéchiva et assistait au cours du Rav. Il était attentif aux passages difficiles que le Rav tentait d’expliquer à ses disciples sans grand succès. Puis, une fois que Rachi se retrouvait seul dans la salle d’étude, il faisait glisser le parchemin de commentaires portant sur le passage étudié dans le livre du doyen de la yéchiva. Le lendemain, le Rav découvrait le parchemin et en était émerveillé. Il était convaincu que ces explications lui avaient été envoyées du Ciel… Rachi ne révélait pas qu’il s’agissait de son œuvre et heureux de voir que ses écrits étaient d’une grande utilité, il poursuivait sa tournée dans les yéchivot et continua à rédiger ses commentaires sur le reste du Tanakh et du Talmud. Ces mystérieux morceaux de parchemin furent recopiés et diffusés sans que personne n’en connaisse l’auteur… jusqu’au jour où Rachi fut découvert en train de glisser un de ses commentaires dans un ouvrage… et le secret fut alors divulgué !
La fin de sa vie fut marquée par les Croisades et les massacres des communautés juives. Rachi lui-même fut « protégé par le comte de Champagne » qui lui vouait une grande estime mais son cœur était brisé en raison du terrible sort de ses frères. Il rédigea des Piyoutim dont certains furent intégrés aux Séli’hot.
Rachi n’eut pas de fils mais uniquement des filles. Ses gendres et ses petits-fils dont Rachbam et Rabbénou Tam, furent également de grands maîtres.
Le 29 Tamouz, Rachi quitta ce monde en laissant un œuvre colossale qui sera étudiée par les Juifs du monde entier, un héritage d’une valeur inestimable !