Cinq jours avant son entrevue à Helsinki avec le président Donald Trump Vladimir Poutine recevra Binyamin Nétanyaou ce mercredi à Moscou. Le sujet central de cette 10ème rencontre au sommet, en un peu plus de deux ans, sera à nouveau, la situation en Syrie dont Poutine.
Mais cette fois, il y a une grande urgence à aborder tous les angles de ce dossier, surtout après le succès de l’offensive russo-syrienne dans le sud-est du pays.
Netanyaou ne manquera pas de faire une mise au point sur le fait qu’Israël ne saurait tolérer que l’armée d’Assad viole les fameux Accords de désengagement de mai 1974 en s’installant dans la zone démilitarisée du Golan en particulier autour de Kuneitra. Il y a fort à parier que sur ce point au moins, Nétanyaou obtiendra gain de cause car on verrait mal la Russie – qui approuva les accords de 1974 – cautionner de telles violations syriennes.
Autre point abordé : la ferme exigence israélienne qu’aucune force pro-iranienne (Gardiens de la Révolution ou membres du Hezbollah libanais) ne prenne position dans l’une des régions reprises dans le sud-syrien par Assad. Une « ligne rouge », expliquera Bibi à Poutine qui, si elle était violée, entraînerait de dures représailles de Tsahal contre ces mêmes forces. Ce que les Russes semblent comprendre puisqu’ils ont pris la bonne habitude de ne pas intervenir ni pendant ni après les nombreux raids aériens de Tsahal contre les positions iraniennes et du Hezbollah en Syrie (comme le nouveau raid très destructif de ce 8 juillet contre l’aéroport T4 situé en plein désert à 60km à l’ouest de Palmyre).
Enfin, il sera aussi question du délicat volet militaire et humanitaire de la reddition imposée le 7 juillet par Poutine aux milices sunnites du sud syrien : une trêve qui n’a pris en compte ni les intérêts sécuritaires israéliens ni résolu l’avenir pour le moins menaçant des 300 000 civils syriens ayant pensé trouver un abri le long de la frontière israélienne… Richard Darmon