Enième coup de théâtre dans l’affaire Sarah Attal-Halimi zal. Une nouvelle expertise médicale concluait début juillet à l’irresponsabilité pénale du meurtrier de la retraitée juive, torturée et défenestrée chez elle, dans le 11e arrondissement de Paris, en avril 2017.
Y aura-t-il un procès et une sanction pénale ? La famille de la victime est découragée par les rebondissements en cascade qu’elle subit depuis le drame.Alors que le caractère antisémite de l’attaque barbare perpétrée par Kobili Traoré a été enfin reconnu lors de sa mise en examen, le 24 avril dernier, ouvrant la voie à un jugement aux assises, un collège de trois psychiatres a estimé que le discernement du suspect était « aboli » au moment des faits. Ce collège contredit les rapports du professeur Daniel Zagury, un autre psychiatre qui a interrogé l’assaillant à plusieurs reprises. Il a certes diagnostiqué « une bouffée délirante aiguë à thématique mystique » induite par une forte consommation de drogue. Mais ce « trouble psychotique », à son avis, ne saurait remettre en cause la responsabilité pénale de Traoré, Franco-Malien de vingt-huit ans toujours hospitalisé à l’unité pour malades difficiles de Villejuif (Val-de-Marne).
Si les juges d’instruction font leurs les conclusions des trois experts, un non-lieu sera prononcé, le jeune homme sera déclaré irresponsable et jamais emprisonné pour son crime.
Jean-Alexandre Buchinger, avocat des enfants de la victime, qualifie ce coup de théâtre d’« ahurissant ». Il va demander une contre-expertise.
Axel Gantz