
Les hommages ont fusé, notamment en France et en Israël, après l’annonce du décès de Claude Lanzmannzal, le 5 juillet. Le journaliste, écrivain et cinéaste auteur du célèbre film « Shoah » (en 1985) s’est éteint à l’âge de quatre-vingt-douze ans.
Une « perte énorme pour l’humanité et pour le peuple juif, a commenté le porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Jérusalem, Emmanuel Nahshon.Le disparu a redonné une voix aux millions des nôtres exterminés par les nazis et a fait découvrir l’immensité de cette tragédie au monde. Que sa mémoire soit bénie ».YadVashem a évoqué dans un communiqué une « marque indélébile sur la conscience collective ».
Ronald Lauder, président du Congrès juif mondial (CJM), a salué « la contribution monumentale » de Claude Lanzmannzal« à la compréhension des atrocités des machines à tuer qu’étaient les nazis et de leur tentative d’exterminer le judaïsme européen ».
Au nom du CRIF, Francis Kalifat a estimé que « Shoah » était une œuvre désormais « entrée dans l’Histoire ».
Ariel Goldmann, président du Fonds social juif unifié (FSJU) et de la Fondation du judaïsme français, a remarqué que « les témoins directs nous quittent peu à peu.Nous qui avons eu l’honneur de côtoyer Simone Veil, Elie Wiesel ou Samuel Pisarsommes la relève pour affronter le mal négationniste », a-t-il affirmé.
Parmi les nombreuses réactions des responsables politiques hexagonaux, retenons celle du patron des Républicains, Laurent Wauquiez : « Il y a trente-trois ans, ‘Shoah’ nous a ouvert les yeux. Le meilleur hommage qu’on puisse rendre au réalisateur est de les garder ouverts ».
Né à Bois-Colombes, près de Paris, dans une famille assimilée arrivée d’Europe de l’Est dès la fin du 19e siècle, Claude Lanzmann n’a reçu aucune éducation juive, « ni religieuse ni culturelle », expliquait-il.
C’est en 1952 qu’il découvre Israël, au hasard de ses pérégrinations journalistiques. Une révélation telle que le futur documentariste ne cessera de plaider la cause de ce pays à travers différents films comme « Tsahal », en 1994.
Mais c’est « Shoah », succession de témoignages recueillis sept années durant sur les lieux du génocide et aux alentours, surtout en Pologne, qui a fait connaître le cinéaste dans le monde entier. Il est d’ailleurs l’inventeur du mot. Avant la sortie de« Shoah » qui signifie « catastrophe » en hébreu, on utilisait l’expression très controversée d’« Holocauste », à dimension sacrificielle, laquelle a cours aujourd’hui encore outre-Atlantique.
Axel Gantz