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5 Kislev 5785‎ | 6 décembre 2024

ANALYSE L’accord entre Assad et les rebelles sunnites n’amènera pas aucune paix avec Israël

Alors que les combats de la guerre civile syrienne s’approchent périlleusement de la frontière de l’Etat hébreu, la reddition imposée par la Russie à la rébellion sunnite n’a guère pris en compte les intérêts sécuritaires d’Israël

Syrian forces of President Bashar al Assad are seen in the Nassib border crossing with Jordan in Deraa, Syria July 6, 2018. Hezbollah Media/Handout via Reuters THIS IMAGE HAS BEEN SUPPLIED BY A THIRD PARTY. IT IS DISTRIBUTED, EXACTLY AS RECEIVED BY REUTERS, AS A SERVICE TO CLIENTS - RC1EDF589120

Entérinée par l’accord du 6 juillet, la défaite humiliante des rebelles sunnites au sud de la Syrie est une excellente nouvelle non seulement pour le régime Assad et son puissant allié russe, mais aussi pour l’axe Iran-Hezbollah-milices chiites, très actif depuis des années sur le sol syrien.
Par contre, les contours de cette trêve n’augurent rien de bon pour Israël.
Et ce, pour plusieurs raisons.
D’abord, les assurances de Moscou transmises à Israël – selon lesquelles l’armée russe aurait « vérifié » que les Iraniens et le Hezbollah n’ont pas pris part à cette offensive de son protégé Assad – ne sont pas très fiables… D’autant qu’il y a quelques jours, des observateurs internationaux ont signalé la présence de miliciens chiites et d’officiers iraniens ayant revêtu de nouveaux uniformes « trompeurs » aux abords des forces d’Assad déployées dans le sud-syrien, ce qui constituerait un véritable « casus belli » pour Israël !
Et ensuite parce que l’armée russe a fortement « encadré » cette offensive de Damas – en faisant au passage des centaines de victimes civiles dans les zone rebelles – parce que sa présence massive sur le terrain est censée justement protéger les forces du régime Assad contre une éventuelle intervention israélienne, attendu que Jérusalem ne saurait prendre le risque d’une confrontation directe avec l’armée russe.

Une trêve qui permettrait aux Iraniens d’avancer « masqués »

De plus, même si le contenu précis de cet accord n’est pas encore bien connu, il ne concerne pas certaines régions adjacentes au Golan toujours aux mains des rebelles sunnites ni une zone placée sous l’obédience de l’Etat islamique (Daësh) jouxtant elle aussi le Golan, là-même où l’issue incertaine des combats en cours pourrait déboucher sur un contrôle irano-chiite « déguisé » derrière l’armée d’Assad : une véritable « ligne rouge » pour Israël qui reste déterminé à empêcher tout « corridor terrestre » entre l’ouest iranien, l’Irak et la Syrie jusqu’à sa propre frontière.
Tout cela signifie clairement que les intérêts sécuritaires d’Israël n’ont guère pesé dans le calcul de Poutine et cette capitulation partielle imposée aux forces chiites dans le sud-syrien. La télévision d’Etat iranienne devait le confirmer à sa manière en se glorifiant ce dernier weekend que « cet accord sape la coopération entre Israël et les militants sunnites près de la ville frontalière de Kuneitra et le contrôle sioniste du Golan »…
Autre problème épineux : celui du sort périlleux de près de ces 300 000 réfugiés syriens qui se sont regroupés sur la frontière du Golan ces dernières semaines et qui redoutent de rentrer chez eux – comme l’a proposé cet accord – par peur des représailles sanglantes des forces d’Assad… Or comme Israël a toujours été exclu des pourparlers et autres trêves dans le sud-syrien, cet explosif dossier aux contours humanitaires reste toujours en suspens.
« Nous avons un ‘Accord de Séparation de Forces’ avec la Syrie datant de 1974 qui reste notre principe directeur, devait rappeler le Premier ministre Nétanyaou pour remettre les pendules à l’heure en précisant la position israélienne sur cette offensive russo-syrienne en direction du Golan. Nous y adhèrerons très strictement, et j’engage d’ailleurs très vivement les autres parties à le faire comme nous ! ». Richard Darmon

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