Malgré ses nobles et pléthoriques aspirations « multi-latéralistes » qui semblent dater d’un autre temps, l’ONU semble de plus en plus déconnectée des dures réalités sévissant dans toute la région du Moyen-Orient !
Ainsi, après que la guerre civile syrienne a fait depuis mars 2011 un demi-million de morts – dont de nombreux civils et enfants -, l’ONU n’a ainsi guère pu empêcher Bachar Assad de bombarder des villes syriennes entières avec l’aide directe des Russes, ni que 22 millions de Syriens (dont une grande partie sont devenus des réfugiés au sein de leur propre pays) vivent dans d’épouvantables conditions sanitaires, éducatives et de pénurie alimentaire.
Même chose au Yémen où l’affrontement entre les milices chiites Houthis (financées, armées et entraînées par l’Iran) et les forces de la coalition sunnite menée par l’Arabie Saoudite ont généré pour les populations civiles un énorme désastre humanitaire dont on n’ose deviner les conséquences… Et que dire de l’inaction et du silence onusiens sur les terribles persécutions endurées des années durant sous la férule de l’Etat islamique ou d’autres régimes locaux hyper-despotiques par les minorités des Yézédis d’Irak, des Coptes chrétiens d’Egypte et d’ailleurs ?
Une focalisation maladive, partisane et inopérante sur le seul conflit israélo-palestinien
Bien que l’irruption, voilà sept ans, de l’immense vague des « printemps arabes » – dont la plupart se sont transformés depuis en de terribles hivers islamiques – ait clairement mis en évidence qu’Israël n’était en rien responsable de l’inadéquation explosive entre les réalités ethnico-religieuses de terrain et les frontières des grands Etats arabes du Moyen-Orient tracées au cordeau voilà un siècle par les grandes puissance coloniales, les exemples récents ne manquent pas sur cette obsession anti-israélienne de l’ONU qui, à coup de « majorités automatiques » ralliées par le bloc des pays arabes et celui des pays non-alignés qui transforment sans cesse le conflit israélo-palestinien en « nœud gordien » dont dépendrait la résolution de toutes les autres tensions régionales…
Ainsi, au plus fort de la dernière crise de Gaza, plusieurs instances de l’ONU – comme dans la Résolution votée le 1er juin par le Conseil de Sécurité – se sont identifiées au narratif du Hamas en condamnant Israël pour son « usage excessif, disproportionné et indiscriminé de la force contre de manifestations palestiniennes pacifistes ».
Pire encore, deux semaines plus tard, l’Assemblée Générale (AG.) de l’ONU adoptait le 14 juin une Résolution unilatérale condamnant seulement Israël pour les violences le long de la frontière de Gaza, en repoussant un additif présenté par la déléguée américaine, Nikky Haley, mettant aussi en cause le Hamas pour ses tirs de roquette sur des civils, ses crimes humanitaires et environnementaux, ainsi que son recours illégal à des « boucliers humains »… Même si l’AG. devait aussi condamner le même jour cette pratique de manière incolore et inodore, mais sans jamais citer le nom du Hamas !
Idem au Conseil des Droits de l’homme
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis sa création en 2006, le Conseil des Droits de l’homme de l’ONU (CDH) siégeant à Genève – et dont sont membres nombre de pays totalitaires et dictatoriaux du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Asie – a adopté en tout quelque 310 Résolutions concernant des pays spécifiques de la planète, dont 76 textes (près du quart) condamnant Israël ! Une partialité quasi-immorale qui a poussé les Etats-Unis à se retirer eux-mêmes du CDH le 20 juin dernier.
Or, ce parti-pris anti-israélien est à ce point grotesque au sein de cette instance onusienne que le chef de la diplomatie britannique, Boris Johnson, devait lui-même accuser deux jours plus tôt le CDH d’« inadmissible partialité à l’encontre d’Israël » en dénonçant le fait que ce pays soit le seul à être critiqué à chaque session.
Richard Darmon