A Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), banlieue limitrophe de Paris où pullulent les sociétés de communication et entreprises innovantes, la communauté juive est en expansion. Cette ville bien sécurisée et prospère attire de nouvelles familles désertant en particulier les zones sensibles de Seine-Saint-Denis et du Val-d’Oise. Selon le président de la synagogue consistoriale, Michel Elmalem – en fonction depuis 2015 -, il y aurait à présent deux mille cinq cents Juifs à Issy contre environ deux mille deux cents à la fin des années 2000.
En revanche, la choule semble moins fréquentée qu’elle ne devrait : une centaine d’hommes et une trentaine de femmes le Chabbat matin. Ils étaient plutôt cent cinquante il y a cinq ans. Il faut préciser que le rav Albert Nakache fait de son mieux et que cette baisse est trompeuse dans la mesure où Issy est toute proche du 15e arrondissement, de Montrouge et de Boulogne-Billancourt où abondent les lieux de culte, centres communautaires et écoles privées. Beaucoup franchissent les frontières de la ville pour prier, conduire leurs enfants dans un établissement confessionnel ou se rendre dans les magasins casher des alentours, inexistants à Issy.
Il n’empêche que les activités sont nombreuses à la synagogue consistoriale, flanquée d’un espace culturel (huit cents mètres carrés au total). Le talmud Torah compte quelque trente élèves, les chiourim, séoudot collectives et Chabbatot pleins fonctionnent régulièrement et attirent un public fidèle.
La communauté est soutenue avec constance par le maire, l’inamovible André Santini (UDI), connu pour sa chaleur humaine et son humour. On le dit fatigué, malade… « Pas du tout, rétorque Michel Elmalem : il était présent, comme toujours, à notre barbecue annuel du 17 juin et se porte comme un charme ! »
L’événement de ce début d’été pour la communauté était politique : Jacky Sebbag, maire de Nahariya jumelée avec Issy depuis 1994, s’est déplacé du 27 juin au 1er juillet avec une délégation municipale pour renforcer l’amitié entre les deux communes, française et israélienne. Pour la symboliser, ce Marocain d’origine a planté un arbre, le 27 en fin de journée, avec son homologue local dans le « parc de Nahariya ». Dans son allocution, il s’est adressé à André Santini en le remerciant et l’appelant « maire courage ». Ce dernier a en effet décidé de baptiser ainsi l’espace vert de la rue de l’Egalité en pleine Intifada, alors qu’Israël subissait une campagne de dénigrement systématique dans les médias. Puis, tout le monde s’est rendu à l’Hôtel de Ville pour un concert de jeunes de Nahariya, la projection d’un documentaire sur le jumelage en question et un cocktail mémorable, très animé aux dires des participants.
Une ambiance conviviale qui devrait inciter à l’avenir de nouveaux foyers juifs à élire domicile à Issy.
Axel Gantz