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7 Tishri 5785‎ | 9 octobre 2024

Yoav Hattabzal honoré à Sarcelles

Le père du jeune homme assassiné en 2015 était grand rabbin de Tunis. Aujourd’hui, le ravBatouHattab anime un office consistorial dans la « petite Jérusalem » du Val-d’Oise où il a élu domicile avec sa famille. Un sefer Torah y a été inauguré le 24 juin en mémoire de son fils.

Pour le rav Laurent Berros, rabbin consistorial de Sarcelles et du Val-d’Oise, l’hakhnassat sefer Torah en mémoire de Yoav Hattab zal, qui s’est déroulée le dimanche 24 juin à partir de 16 heures à la grande synagogue de l’avenue Paul Valéry, revêt une double signification.
D’abord, elle rappelle que le jeune homme disparu à l’âge de vingt-et-un ans, assassiné par Amedy Coulibaly le 9 janvier 2015 en tentant de s’emparer de son arme pendant la prise d’otages de l’Hypercacher, était en quelque sorte un Sarcellois d’adoption. Fils du ravBatouHattab, alors grand rabbin de Tunis, il passait une large partie de son temps dans la ville pendant ses deux années d’études universitaires parisiennes. Il y disposait d’un logement et fréquentait des offices différents selon les Chabbatot.
D’autre part, son père, rongé par le deuil, a décidé de quitter la Tunisie après le drame. Il a été pris en charge, psychologiquement et affectivement, par la kehila du ravBerros. Il s’est installé à Sarcelles avec son épouse et ses dix enfants. Il a réussi courageusement à surmonter le décès de Yoavintervenu dans les circonstances terribles que l’on sait, à telle enseigne qu’il a succédé au ravInounMazouz parti en retraite et anime lui-même, depuis vingt-quatre mois environ, Beth Shalom, autrement dit l’office de rite tunisois situé dans les locaux de la grande synagogue – parmi onze autres, tous consistoriaux, qui rassemblent au total mille deux cents fidèles le Chabbat matin (dont cent cinquante à Beth Shalom). Pour le ravBerros, la cérémonie du 24 a permis à chacun de nos cinq cents coreligionnaires présents, parmi lesquels le grand rabbin de France, Haïm Korsia, le président du Consistoire, Joël Mergui, et le député UDI représentant notamment les Français d’Israël, Meyer Habib, de mesurer le chemin parcouru. « Aujourd’hui, rapporte le ravBerros, notre ami Batou travaille d’arrache-pied au service de la kehila. Ses fils et filles l’épaulent constamment, ce sont des militants actifs du judaïsme sarcellois tout entier en matière de hessed, d’aides diverses. Certains participent aux veilles sécuritaires du Service de protection de la communauté juive (SPCJ)… C’est pourquoi nous sommes particulièrement heureux et fiers que cette famille chère à notre cœur, qui a su montrer tant de résilience, offre ce sefer Torah en l’honneur de Yoav ».
Outre les offices du bâtiment de la rue Paul Valéry, seize autres choules sont répertoriées dans la commune. Il s’agit pour la plupart de petits oratoires indépendants. Deux salles de prièresont plus vastes et affiliées au Consistoire – sans en être, stricto sensu, partie prenante : celle du quartier du Haut-du-Roy et celle qui porte le nom de Baba Salé. Une kehila de tradition marocaine implantée à vingt-cinq mètres à peine de la grande synagogue.
Les relations entre les minyanim consistoriaux sont excellentes et « extrêmement chaleureuses », aux dires du ravBerros. Il n’empêche que le coordinateur (il n’apprécierait pas le titre de « patron »), c’est lui. Si une séoudacollective ou une activité importante est prévue, chacun y participe naturellement. Un climat qualifié de « solidaire et ordonné » par l’intéressé.

Axel Gantz

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