Si vous habitez en France, une telle déclaration ne devrait pas être monnaie courante à moins que le copain de votre fils habite dans votre immeuble… En revanche, en Israël, ce type d’annonces est bien moins surprenant… Quoiqu’il en soit, ce cas n’est qu’un exemple parmi tant d’autres pour aborder le sujet de la prise de décision au sein de votre foyer. Avez-vous déjà été confrontés à une situation similaire où votre enfant / votre adolescent vous informe de sa décision sans vous avoir demandé votre avis ? Vous vous trouvez désemparés… vous avez pourtant à maintes reprises expliqué à votre enfant qu’il ne doit pas prendre de décisions sans votre consentement mais là, il échappe à votre contrôle ! Essayons d’aborder quelques points importants pour traiter ce sujet.
Tout d’abord, il est important de clairement instaurer comme règle que ce sont les parents qui décident et non pas les enfants. Notre attitude et nos réactions doivent clairement le montrer en toutes circonstances, même lorsqu’il s’agit d’une demande apparemment anodine. Les enfants n’ont pas à « annoncer leur programme » en sortant de la maison sans avoir obtenu au préalable la permission de leurs parents. Nous devons habituer nos enfants à nous consulter avant d’entreprendre n’importe quelle sortie ou avant de fixer une rencontre… Ainsi, lorsqu’un enfant vient nous demander l’autorisation de sortir, nous devons accorder à sa question un léger temps de réflexion et ne pas nous précipiter à répondre de façon spontanée même si dans notre esprit, la réponse est déjà clairement tranchée. Ce temps d’attente montre à l’enfant que sa question est importante et qu’elle mérite qu’on y accorde un certain temps de réflexion. De plus, cette attente de la réponse formulée par l’un de ses parents inculque chez l’enfant, le respect des propos de son père ou de sa mère. Il se demande quelle sera la décision finale et le simple fait d’attendre pose clairement pour principe de base que ce sont papa et maman qui décident.
Mais qu’en est-il de la prise en considération des souhaits et des attentes de l’enfant ? N’est-il pas important également de donner à l’enfant cette liberté de choisir afin qu’il sente que l’on se tient à son écoute, qu’on le comprend et qu’on accorde de l’attention à ses désirs !? De plus, ne serait-ce pas bénéfique pour l’enfant d’être conduit à la réflexion et de le guider à analyser les avantages et les inconvénients afin de lui apprendre à être maître de ses choix et à savoir peser le pour et le contre face à une situation donnée ?!
Pour réussir à trouver le juste milieu en établissant une autorité parentale tout en tenant compte des souhaits de l’enfant, il est en effet recommandé de laisser à l’enfant la possibilité de choisir lorsqu’il s’agit de domaines, d’importance moindre, que l’on aura sélectionnés au préalable et qu’on estime qu’il lui revient d’exprimer son libre choix à leur sujet.
Citons quelques exemples :
– C’est l’heure de jouer, vous laissez à votre enfant la possibilité de choisir le jeu qu’il préfère.
– Vous vous apprêtez à préparer un sandwich à votre enfant et vous lui proposez de choisir entre deux options…
Comme vous pouvez le constater, dans les deux cas exposés, vous donnez à l’enfant l’impression que la prise de décision est entre ses mains mais, en réalité, elle est cadrée sous votre autorité : c’est vous qui avez décidé que c’est le moment de jouer et c’est vous qui proposez deux options pour le sandwich… Ceci est bien différent d’une question plus ouverte telle que : « qu’est-ce-que tu veux faire ? » ou « qu’est-ce-que tu veux manger ? », qui insinueraient à l’enfant qu’il est totalement libre de réponde ce qu’il veut puisque l’embarras du choix lui est offert.
Ainsi, dès lors que l’enfant ressent que l’on tient compte de ses volontés, il aura plus de facilité à se soumettre à l’autorité de ses parents. Donc, pour éviter les conflits ou les oppositions, il est important de déterminer certains domaines pour lesquels la possibilité de choisir lui est offerte. Bien entendu, il n’y a pas de règle commune qui serait applicable à tous. Il revient aux parents de déterminer en fonction du tempérament, de l’âge et de l’environnement de leur enfant les décisions qu’ils jugent convenables de lui laisser entre les mains. En revanche, soyez fermes et catégoriques dans vos décisions et maintenez votre position lorsque que vous avez clairement tranché qu’elles ne doivent pas faire l’objet de discussion ou de chantage. Elles aideront votre enfant à avoir des repères clairs ! Béhatsla’ha !
Yokheved Levy