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17 Nisan 5784‎ | 25 avril 2024

Benny Lévy : de la Cause du Peuple maoïste  et J-P Sartre… jusqu’aux pierres de Jérusalem

Chef des maos français avant mai 68, puis secrétaire personnel de Sartre, ce philosophe s’est tourné vers le judaïsme, puis a enfin rejoint Jérusalem.

Benny Lévy n’aimait pas qu’on résume sa trajectoire par la formule lapidaire « De Mao à Moïse », à laquelle il lui préférait : « De Moïse à Moïse en passant par Mao »… En effet, redevenir juif aura été l’axe central de sa vie.
Né au Caire dans une famille juive où l’on parlait arabe et où l’on ne respectait aucune tradition, il fit ses études au lycée français. Premier rappel strident de ses origines : quand en 1956 Nasser appelle les Egyptiens à défendre le canal de Suez, il entend alors crier dans les rues « Mort aux juifs ! ». Sa famille s’exilera donc en France.
A Paris, il est admis au lycée Louis-le-Grand, puis à Normale-Sup en 1965. Tout en mettant en fiches les œuvres complètes de Lénine à la demande de son maître, le philosophe communiste Althusser, Benny devient N°2 du groupuscule gauchiste UJCML, puis chef de la Gauche prolétarienne (GP). C’est qu’il a adhéré dès 1966 à la décision en 16 points du Parti communiste chinois lançant la Révolution culturelle qui se proposait de changer « l’homme en ce qu’il a de plus profond » en s’attaquant à son « moi égoïste »…
Comme la Chine a su obliger ses « intellos » au travail des champs, les maos français s’implantent dans la France des usines. En 1968, ils virent donc avec mépris les jeunes bourgeois manifester et ne rejoignirent le mouvement qu’avec les occupations d’usine. Ensuite, la GP sera l’étoile des années contestataires : dirigée par Benny, elle prodigue son soutien aux travailleurs immigrés et aux prisonniers en révolte, et appelle à la « justice populaire » lors de l’affaire de Bruay-en-Artois. « Pour renverser l’autorité de la classe bourgeoise, la population humiliée aura raison d’installer une brève période de terreur et d’attenter à la personne d’une poignée d’individus méprisables et haïs », dit un texte de la GP qu’aurait écrit Lévy sous le pseudonyme de Pierre Victor.
Mais le gauchisme a tourné court : en 1972, l’assassinat du militant Pierre Overney par un vigile de Renault, puis la « riposte » de l’enlèvement d’un cadre de la régie, Robert Nogrette, font rupture. La GP, qui a ainsi testé la violence terroriste, renonce : deux jours après, Benny ordonne de relâcher Nogrette. Puis il condamnera le massacre des athlètes israéliens à Munich en 1972 bien que de nombreux militants sont des travailleurs immigrés pro-palestiniens. A l’automne 1973, il dissout la GP et explique qu’il faut renoncer au rêve révolutionnaire.
Il est alors engagé par Sartre comme secrétaire : ils débattront de la question de l’espoir et iront même ensemble en Israël, où pour la 1ère fois, Benny mettra les téfilin devant le Mur occidental de Jérusalem, ce qui le marquera profondément. En 1980, le Nouvel Obs publie le texte-choc (et contesté) de leurs entretiens : Sartre y fait l’éloge de l’éthique juive et se passionne pour l’idée de « messianisme ».
Puis Benny se met à l’hébreu, commence à manger casher et s’intéresse au Talmud : il rejoint quelques années la Yéchiva des Etudiants du rav Eliahou Abitbol de Strasbourg. Il apprend à décrypter les textes juifs pour penser le politique avec de nouveaux concepts. Son grand livre Le Meurtre du pasteur déconstruit le slogan issu des Lumières et de mai 68 « Tout est politique ». Pour lui, l’universalisme aboutit toujours à la destruction des savoirs singuliers, donc à la terreur et à la persécution du peuple juif fidèle à sa tradition.
En quête d’absolu et en recherche fascinante de son être, Benny abandonne ses faux refuges de la langue française et du gauchisme en faisant la paix avec lui-même lors de son installation en Israël. « Seule la pierre de Jérusalem m’apaise », dira-t-il.
Après avoir créé en 2000 à Jérusalem l’Institut d’Etudes lévinasiennes avec Bernard Henri-Lévy et Alain Finkielkraut, Benny est mort en 2003 d’une crise cardiaque.
Richard Darmon

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