Aviv Zonabend siège au conseil municipal de Toulouse. Ancien supporter de François Fillon à la présidentielle de 2017, il appartient à la majorité de droite emmenée par le maire Les Républicains, Jean-Luc Moudenc. Chargé – entre autres – des relations avec les villes jumelées, dont Tel-Aviv, il était en déplacement dans la métropole israélienne le 25 avril. Il a accordé à cette occasion une interview radiophonique au journaliste Razi Barkaï, laquelle a mis le feu aux poudres.
Il a commencé par révéler avoir reçu à son bureau une lettre menaçante contenant un produit non identifié, comme l’Espace du judaïsme il y a quelques jours (lire le précédent numéro d’Haguesher). « La situation est difficile chez nous, a-t-il dit, il y a beaucoup d’Arabes à Toulouse. Trop. Ils représentent 11 à 12 % de la population. Et les Juifs sont peu nombreux. Six cents familles ont réalisé leur alyah lors des cinq dernières années ».
Interrogé sur le débat en cours outre-Rhin au sujet de la nécessité ou non d’ôter sa kippa sur la voie publique en raison de la multiplication des incidents haineux fomentés par les migrants moyen-orientaux, Aviv Zonabend a répondu ceci : « Seulement en Allemagne ? Je pense que nous devons supprimer les kippot dans toute l’Europe. Mon fils en porte une mais je préfère le savoir en chapeau ». L’élu a ajouté qu’à titre personnel, il se contentait d’une maguen David, dissimulée sous ses vêtements. « L’antisémitisme en Europe, en France, à Toulouse n’est plus seulement issu de l’extrême droite mais de l’islam politique », a-t-il encore affirmé, soulignant que les musulmans s’étaient « violemment opposés au manifeste publié mi-avril dans Le Parisien contre le nouvel antisémitisme ». Enfin, le conseiller municipal a indiqué que ses collègues musulmans avaient « du mal » à accepter ses convictions sionistes, d’autant que le jumelage entre la ville rose et Tel-Aviv, qui date de 1962, entre dans son domaine de compétence. Il a critiqué dans la foulée les autorités israéliennes pour « la non reconnaissance de certains diplômes qui entrave l’alyah ».
L’expression « trop d’Arabes » a provoqué la réaction indignée de l’équipe de Jean-Luc Moudenc et du maire lui-même, qui a ordonné une « enquête ». Aux dernières nouvelles, il envisageait de retirer ses délégations à Aviv Zonabend.
Celui-ci s’est justifié ainsi : « J’ai été interviewé sur l’affaire Merah et j’ai répondu dans un hébreu hésitant, une langue que je ne maîtrise pas. Je ne voulais pas parler d’Arabes mais d’islamistes ».
Axel Gantz