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17 Nisan 5784‎ | 25 avril 2024

Sarcelles, insécurisée, attire toujours les plus pratiquants

Enquête sur « la petite Jérusalem » où les membres de la communauté craignent de s’aventurer loin des quartiers juifs — dans ces quartiers où il est possible de vivre une existence religieuse épanouissante et, paradoxalement… rassurante.

 

Sarcelles : soixante-cinq mille habitants dont huit à dix mille Juifs. « Malgré l’insécurité qui sévit dans certains quartiers, la communauté reste relativement stable, avec un fort taux de rotation depuis des lustres que j’évalue à 25 % par an. Les arrivées compensent les départs » : c’est ainsi que le docteur Marc Djebali voit les choses. En principe, c’est un expert : ancien président de la communauté (en 1992-1993), militant actif depuis 1985 et jusqu’à ce jour, il est né de l’autre côté de la Méditerranée mais sa famille s’est installée ici en 1967. Il avait quatorze ans. Il a cofondé l’office tunisien de la grande synagogue de l’avenue Paul Valéry… et un autre à Netanya, celui de l’Association mondiale des israélites de Tunisie (AMIT), où prient quelques Sarcellois d’origine. « L’alya est ancrée dans nos mentalités, ajoute-t-il, et ne suit pas forcément la courbe des tensions antisémites sur le territoire français. Elle a toujours été importante. Parallèlement, ceux qui en ont les moyens revendent leur appartement pour migrer vers Neuilly ou le 17e On y trouve désormais des services cultuels à foison. Mais attention : les plus religieux préfèrent rester car ils sont attachés aux institutions de la mouvance ‘harédit qui pullulent dans la ville. Dans l’ouest parisien, on est plus traditionaliste. Mieux encore : une partie de la froumkeit de Seine-Saint-Denis ou du 19e nous rejoint et stabilise ainsi la démographie communautaire locale ».

René Taieb, qui préside l’Union des collectivités juives du Val-d’Oise (UCJ-95), fait le même constat et précise que les familles nombreuses trouvent ici des avantages quasi-inexistants ailleurs : « Les prix des appartements sont extrêmement raisonnables, dit-il, bien plus qu’à Paris ou que dans certaines communes sensibles du 93 desservies par le métro. Ces prix ont même tendance à baisser. Et à Sarcelles, l’entraide n’est pas un vain mot ». Shoshana, qui vit dans le quartier des Flanades depuis douze ans, confirme : lorsqu’un nouveau foyer s’y installe, un réseau serré d’associations et de personnes dévouées se met en mouvement. « Une amie d’Aix-les-Bains, orthodoxe comme moi, a débarqué récemment avec son mari et ses quatre enfants, témoigne-t-elle. On lui a immédiatement donné des meubles fournis gracieusement par un couple parisien qui venait de réaliser son alya ! Et elle a le choix entre trois crèches juives. Pour moi, c’est une situation unique en France… » Et puis, il y a l’aide de la commune. Les loyers des appartements sociaux restent largement abordables, avec des immeubles bien tenus et parfois récemment rénovés. Au demeurant, l’adjoint du maire socialiste Nicolas Maccioni chargé de l’habitat et du secteur social se nomme Gérard Uzan : un médecin religieux élu en 2014 sur la « Liste bleue », laquelle est apolitique mais composée essentiellement de Juifs. Six membres du conseil municipal sur trente en font partie.

L’une des crèches communautaires, nommée Yeladenou, est animée par le rav Shlomi Elhadad. Elle est située dans le secteur du Haut-du-Roy et du Mont-de-Gif, là où nos coreligionnaires ont acheté des pavillons au cours des dernières années. Les problèmes d’insécurité y sont rares (le vrai mauvais souvenir sont les émeutes antisémites de l’été 2014, pendant la guerre entre Tsahal et le Hamas), comme dans le quadrilatère juif « historique » des Flanades. Né à Sarcelles, le rav Elhadad est le fils de rav Avraham et Madeleine Elhadad, qui ont dirigé l’école Ozar Hatorah pendant quatre décennies. Lui aussi voit arriver dans son établissement de nouveaux couples venus du 19e ou d’ailleurs, aimantés par une existence peu onéreuse, facilitée par le fameux ‘hessed qu’on respire dans « la petite Jérusalem » à pleins poumons et par la multitude de lieux de prière et d’écoles orthodoxes.

Mais il y a le revers de la médaille. Si la grande communauté assyro-chaldéenne entretient d’excellentes relations avec les Juifs sarcellois, en revanche on a assisté à une certaine radicalisation dans les zones musulmanes. En 2017, deux petites mosquées soupçonnées de sympathies salafistes ont dû être fermées par l’ancien maire (PS), François Pupponi, toujours député de la circonscription. L’atmosphère a changé au point que les Juifs ne peuvent plus arborer la kippa sans crainte dans les artères éloignées des Flanades ou du Haut-du-Roy. « D’où un regroupement, un resserrement de la vie communautaire qui nous inquiète », déclare René Taieb. « Quand je me rends à la gare de Garges-Sarcelles, confie le rav Elhadad, je fais comme tout le monde : j’évite certaines rues. Nous ne sommes plus en parfaite sécurité à l’extérieur des quartiers juifs ».

François Pupponi, qui a vivement réagi aux agressions du mois de janvier, émet deux idées en forme de revendications : « Il faut créer des services spécialement dédiés aux actes antisémites dans les commissariats de la ville, dit-il à Haguesher, car les plaignants se sentent trop souvent négligés ou peu écoutés, faute de temps. Ce serait une mesure très forte et psychologiquement réconfortante. Et surtout, je note que le dispositif Sentinelle s’étiole progressivement, avec des patrouilles de moins en moins statiques et de plus en plus aléatoires. L’Etat baisse la garde et l’on en voit le résultat, hélas… Il faut que le gouvernement y réfléchisse, muscle les effectifs et accentue la présence des soldats sur le terrain ».

Reste la question de l’émiettement des offices et bâtiments juifs. Comme un peu partout en France, la grande synagogue consistoriale perd des fidèles (mille cinq cents le Chabbat matin répartis dans huit minyanim et salles différentes il y a une dizaine d’années, contre environ huit cents actuellement). Les choules indépendantes en profitent, mais cela pose des problèmes financiers et logistiques pour l’ensemble de la communauté locale. René Taieb souhaiterait que les responsables de synagogues s’entendent afin de réunir un public dispersé sur un nombre « déraisonnable » de sites. Un vœu pieux, chacun défendant son pré carré. La difficulté est plus marquée encore sur le plan scolaire : beaucoup d’établissements tirent le diable par la queue et la fin des contrats aidés, en 2017, a fait plonger les comptes dans le rouge. Des fusions sont-elles envisageables ? Les dirigeants concernés auront-ils le choix ? Pour l’heure, la solution réside dans l’obtention de contrats d’association avec l’Etat. L’école Loubavitch du rav Yaacov Bitton s’y emploie, de même que le ‘heder Ner (qui comprend un gan et des classes de primaire pour garçons). Mais plusieurs lieux d’enseignement ne sont pas conformes aux critères exigés par le ministère de l’Education nationale et d’autres refusent par principe tout accommodement avec les programmes laïcs. On le conçoit aisément et cela permet de satisfaire les demandes des familles très religieuses. Mais les dures réalités économiques demeurent…

« Nous sommes peut-être le dernier vrai “village orthodoxe” de ce pays, résume Marc Djebali. Nous répondons à un besoin et cela induit une dynamique particulière, inconnue dans la plupart des communautés franciliennes. Mais les courants préoccupés par le strict respect de la Halakha doivent penser à l’avenir en s’organisant davantage pour solidifier leur assise budgétaire et donc leurs capacités d’action ».

Axel Gantz

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