Cela peut paraître stupéfiant mais c’est vrai : alors qu’une loi votée et validée par toutes les instances françaises interdit de boycotter l’Etat d’Israël, certaines ONG de l’extrême gauche qui reçoivent des allocations françaises continuent à prôner le boycott des produits israéliens. Analyse.
Officiellement, depuis le 20 octobre 2015, le boycott de l’Etat d’Israël est formellement interdit par la loi française. En effet, ce jour là, la Cour de Cassation a confirmé la condamnation de 14 militants français du mouvement BDS qui avaient participé dès 2009 à des campagnes de boycott de produits israéliens. En 2013, ces militants avaient été condamnés par la Cour d’Appel de Colmar pour « provocation à la discrimination raciale, nationale et religieuse ». Pourtant ce verdict n’empêche pas la République française de continuer à financer des ONG pro-palestiniennes qui soutiennent ouvertement le BDS.
Une recherche élaborée par le département français et francophone de NGO Monitor a, en effet, permis d’établir que des fonds substantiels provenant d’instances gouvernementales françaises étaient versés à ces organisations.
L’exemple le plus flagrant mais aussi le plus stupéfiant est celui de l’Union Juive pour la Paix (UJFP). Il s’agit d’une organisation fondée par des Juifs français d’extrême-gauche qui est membre de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine et qui soutient ouvertement le BDS. Cette organisation comptant environ 300 membres dont des descendants de rescapés de la Shoah, se définit comme juive laïque universaliste et s’opposant à l’occupation des « Territoires palestiniens ». Elle milite pour la reconnaissance du droit du peuple palestinien à un Etat, pour la reconnaissance du droit au retour des réfugiés palestiniens et pour le démantèlement des « colonies israéliennes » en Cisjordanie et pour le retrait de tous les colons de tous les territoires occupés y compris Jérusalem-est. L’UJFP a réalisé durant l’automne 2017 une dizaine de clips vidéo dans lesquels figurent des propos ahurissants tenus par certains membres de cette association. Voici trois de ces propos qui nous permettent de situer parfaitement cette association « juive » au sommet de l’art de l’auto-flagellation : 1. « Il y a un lien direct entre la question du racisme en France et la question du Proche-Orient. Parce qu’au Proche Orient, on n’a pas un affrontement entre deux communautés religieuses mais une guerre coloniale contre le peuple palestinien et le colonialisme est indissociable du racisme. Il y a donc une continuité entre les Palestiniens du Néguev que l’on expulse de leurs terres et les évacuations répétées des camps de Roms en France ». Mais ce n’est là qu’un hors d’œuvre. Et voici deux plats de résistance. Dans l’un des clips intitulé « Antisémitisme et Antisionisme », l’un des militants affirme : « Le sionisme pour moi est la question de la séparation du monde en races. Mon judaïsme dit qu’au contraire, le juif c’est le juif errant, le juif de la diaspora. » Dans le même clip, un autre militant va plus loin encore : « L’antisionisme est antiraciste et le sionisme est raciste. Le sionisme est antisémite. Jamais le sionisme n’a combattu l’antisémitisme. Au contraire il s’en est nourri ; Le sionisme est un crime contre les Palestiniens et un suicide pour les Israéliens et pour les juifs en général… Le sioniste comme phénomène politique est intrinsèquement raciste car il dénie les droits du peuple qu’il veut remplacer sur la terre ».
Enfin en dessert voici un extrait de ce que l’on peut voir sur le clip intitulé « Israël et les Juifs » : « Nétanyaou vient en France en disant aux Français juifs : votre pays c’est Israël, ce n’est pas la France. Aucun antisémite ne s’était permis depuis Vichy de nous dire que nous n’étions pas chez nous ici et il a fallu que ce soit Nétanyaou qui le fasse ».
L’UJFP affirme que ces 10 clips vidéo devraient être diffusés dans les établissements scolaires et partout se mène la lutte contre le racisme.
Mais le plus stupéfiant est que cette organisation ultra-radicale et pro-BDS ait reçu pour réaliser ce projet, des subventions de la part du CGET, le Commissariat général français à l’Egalité des territoires qui est un service officiel de… Matignon. Déjà en 2016, le CGET avait apporté sa contribution à un autre projet de cette même UJFP pour un montant de 18 000 euros.
Voilà pour ce qui est de l’UJFP, cette organisation marginale que Marek Halter avait défini avec justice les membres comme « ceux qui brandissent leur étoile jaune pour condamner Israël ».
Mais derrière cette association « juive », il existe d’autres associations françaises pro-palestiniennes qui, elles aussi, bénéficient des largesses de la République tout en prônant ouvertement le Boycott d’Israël ; c’est le cas en particulier de L’Association France-Palestine- Solidarité.
Cette association prône sensiblement les mêmes revendications que l’UJFP : fin de l’occupation, création d’un Etat palestinien avec Jérusalem-est comme capitale et retour des réfugiés palestiniens. Elle compte environ 5000 adhérents et soutient le BDS. Mais ce n’est pas tout : l’AFPS va plus loin et cautionne la lutte armée des Palestiniens contre Israël et exige que l’Union Européenne cesse d’inclure le Hamas et le FPLP dans sa liste des organisations terroristes. Le président d’honneur de l’association, le député communiste Jean-Claude Lefort avait stupéfié les médias en appelant les musulmans à boycotter les produits… cashers ! Cela n’a pourtant pas empêché l’Agence Française de Développement (AFD), qui est le bras avancé de la France dans le développement de plus d’une centaine de pays à travers le monde, de la subventionner en septembre 2017 pour un montant de 153 000 euros dans le cadre d’un projet agricole situé en zone C pourtant sous contrôle sécuritaire exclusif d’Israël.
L’AFD qui finance aujourd’hui plus de 2500 projets de développement dans le monde a également apporté son soutien à la plateforme des ONG françaises pour la Palestine, qui rassemble une quarantaine d’ONG dont certaines cautionnent le BDS. En Juin 2017, l’AFD a subventionné la PFP pour un montant total de 270 000 dollars tout en sachant, par exemple, que la présidente de la plateforme Claude Léosic, exprimait, selon NGO Monitor, fréquemment sa sympathie aux terroristes et tenait des propos antisémites.
Daniel Haïk